Essai/France 11 février Jean-Philippe Costes

Peut-on penser avec LesTuche ? Disons que c'est compliqué... En revanche, avec Chaplin, Spielberg ou Scorsese, il est possible de réfléchir sur Dieu, le mal, la guerre, l'aventure, etc. C'est ce que propose Jean-Philippe Costes avec vingt-huit autres géants du cinéma anglo-saxon. Dans son classement, il sépare les cinéastes du profane, qui « construisent leur sagesse en détruisant » (Powell, Jarmusch, Huston, Preminger, Minnelli...), et ceux du sacré, qui forgent « leurs pensées dans le creuset ardent de l'exaltation » (Zemeckis, Laughton, Vidor, Borzage, Wilder...). Ces deux catégories, dans lesquelles ne figurent ni Hitchcock ni Kubrick, se rejoignent dans une même chapelle : celle du cinéma qui sait, comme tous les autres arts, s'emparer des mythes. Avec une documentation de première main, l'auteur du Monde selon James Bond (Liber, 2017) montre combien la politique, l'histoire et la philosophie imprègnent ces chefs-d'œuvre et qu'ils ont sur les esprits autant d'influence pour la compréhension du monde que bien des manuels. Ces petites leçons de regard et de raison ne manquent surtout pas d'humour. Le chapitre consacré à La vie de Brian des Monty Python est un régal.

 

Jean-Philippe Costes
La sagesse du septième art : quand le cinéma anglo-saxon répond aux grandes questions
Liber
Tirage: 1 200 ex.
Prix: 38 € ; 512 p. illustrées
ISBN: 9782895786559

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