Cette loi qui fait naître une vaste polémique à travers le pays, veut réduire le nombre de manuels scolaires par élève : un seul manuel serait autorisé, contre les 8 dont ils disposent actuellement, révèle l’UIE dans un communiqué. L’Association souligne "les dommages considérables à la fois sur l’éducation et sur l’industrie de l’édition, fragile mais vitale, d’Afrique du Sud", que pourrait engendrer l’application d’une telle réforme.
Auteurs et éditeurs menacés
«Nous sommes à un pas de la censure. Il n’y a pas d’arc-en-ciel avec une seule couleur, un unique manuel serait incapable de couvrir l’ensemble des besoins des élèves sud-africains. L’expérience internationale montre qu’un environnement multi-textes prodigue une éducation plus riche. Et retirer aux professeurs les décisions quant aux outils à utiliser, amoindrit leur capacité à faire leur travail.», expose Kate McCallum, l’auteure de la lettre à l’intention du département sud-africain en charge de l’Éducation, qui siégeait à l’Union des éditeurs d’Afrique du Sud.
La lettre fait également la lumière sur les conséquences dévastatrices que provoquerait cette politique du manuel unique, en donnant des chiffres prédictifs alarmants. Il serait question, suite à l’application de cette loi, d’une réduction drastique des éditeurs dans le domaine de l’éducation et des auteurs de manuels scolaires : le nombre d’éditeurs dans ce domaine passerait de 30 à 2 ou 3, et le nombre des auteurs de manuels de 12000 à 150.
Cette lettre se fait l’écho d’un document de l’UIE rendu public en octobre 2014, qui analysait les effets et conséquences du texte de loi sur le manuel unique par élève en Afrique du Sud.