ÉDITO par Christine Ferrand, rédactrice en chef

A quelques jours du premier tour de scrutin, la campagne présidentielle peine à passionner les foules. Cela s'en ressent en librairie, où les livres politiques font grise mine.

Photo OLIVIER DION

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'aucun candidat n'a su créer le même élan collectif que Stéphane Hessel. Les six livres qu'il a signés, dont les deux éditions d'Indignez-vous !, figurent dans notre classement Ipsos/Livres Hebdo des 50 meilleures ventes de livres politiques du 1er septembre au 29 février, totalisant, sur cette période, 400 000 exemplaires vendus.

Si la plupart des candidats ont publié au moins un livre - à l'exception de Nicolas Sarkozy qui en avait pourtant sorti deux en 2007 lors de la précédente campagne -, les programmes électoraux n'auront pas franchement fait recette. Ils apparaissent peu dans ce classement, où les ouvrages de journalistes dominent.

Pour autant, les six principaux candidats que nous avons interrogés ne manquent pas d'idées, comme on peut le lire dans nos colonnes, pour conforter la place du livre et celle des libraires.

Mais il y a une bataille dans laquelle ils n'osent pas se lancer et qui pourtant réveillerait l'exercice un peu obligé du soutien au livre et à la lecture : l'exemption du livre de toute TVA.

Après les polémiques suscitées par le tout récent passage de la taxe de 5,5 à 7 %, la question des modalités d'imposition du livre est plus que jamais au centre des programmes culturels. Si François Bayrou est d'accord avec Nicolas Sarkozy pour ne pas revenir en arrière, les quatre autres candidats promettent des baisses, sans dépasser cependant l'alignement du livre sur la presse, assujettie à une TVA à 2,1 %.

Emporté par son élan, Jean-Luc Mélenchon a tout de même lancé l'idée d'une TVA à 0 %, il y a quelques semaines, avant de se rabattre sur une baisse progressive. A part Antoine Gallimard, le 3 avril sur RTL, personne n'a repris la balle au bond. Pourtant, cette mesure, qui contribuerait à faire baisser le prix des livres sans pénaliser ses acteurs, auteurs, éditeurs et libraires, serait un symbole fort de la place que notre société accorde au livre et à la lecture.

C'est déjà la règle en Grande-Bretagne (comme en Pologne ou en Irlande), où les éditeurs se mobilisent, à la veille de la Foire de Londres, pour élargir cette mesure au livre numérique, taxé lui à 18 %...

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