Le groupe Média Participations, actionnaire principal (49 %) via Le Seuil, et le management s'en sont retirés au profit de deux des principaux éditeurs québécois de littérature générale, Québec Amérique et Boréal, désormais actionnaires à 50/50. Alors qu'"auparavant, les éditeurs européens étaient au centre de notre activité, aujourd'hui la proportion s'est inversée" observe Nadine Perreault, directrice générale de Dimedia depuis janvier 2021.
Plus agile
Côté livre québécois, l'ancien diffuseur et distributeur du Seuil ou encore des Puf, qui changent de prestataire en janvier, commercialise non seulement les titres de ses actionnaires, Boréal et Québec Amérique (et sa filiale Cardinal), mais aussi ceux de plus de 90 autres maisons québécoises dont beaucoup sont apparues à l'orée du siècle et dont elle a accompagné le développement, telles Alto, Le Quartanier, La Peuplade, Les 400 coups, Ecosociété, Septentrion, Pow Pow ou encore Remue-ménage.
Dimedia reste aussi un diffuseur et distributeur significatif d'ouvrages européens (quelque 340 éditeurs). Il traite au Canada notamment les fonds commercialisés en Europe par Harmonia Mundi, Les Belles lettres et, depuis peu, Makassar et Pollen. "Dimedia est plus petit qu'un géant comme la Socadis, admet Nadine Perreault, mais aussi plus agile, ce qui constitue un atout pour les éditeurs indépendants". Selon sa directrice générale, "l'agilité, la proximité, les délais courts de livraison" sont les principaux atouts de l'entreprise qui, surfant sur les belles performances de l'édition québécoise depuis deux ans, affiche une hausse de chiffre d'affaires supérieure à 40 % depuis le début de 2021.
Pour sa part, la P-DG de Québec Amérique, Caroline Fortin, qui préside Dimedia une année sur deux en alternance avec son homologue du Boréal, Pascal Assathiany, se félicite d'avoir découvert une entreprise avec "une belle équipe de travail et une très bonne image auprès des libraires. Cela m'a moi-même surpris", ajoute-t-elle, estimant que l'entreprise de diffusion et de distribution constitue "la structure idéale pour accueillir des éditeurs indépendants, français comme québécois." "Quand nous nous sommes associés avec Québec Amérique, nous ne pensions pas bénéficier d'une dynamique aussi forte, se réjouit de son côté Pascal Assathiany. Dimedia a retrouvé un équilibre et une position importantes."
Nouvelles prestations
Pour cela, Dimedia a fait évoluer ses services. "Pour certains éditeurs européens, comme ceux du portefeuille Pollen, nous jouons un rôle de découverte, explique Nadine Perreault. Aux éditeurs québécois, qui sont présents dans beaucoup de manifestations, nous offrons de nouvelles prestations. Nous assurons également un travail de préparation pour leurs exportations de livres." Reste à relever un défi auquel sont confrontés tous les distributeurs de livres, comme d'ailleurs les librairies ou les restaurants au Québec : trouver du personnel, en particulier pour les entrepôts. "Alors que le taux de chômage est extrêmement bas actuellement au Québec, les emplois les moins rémunérés sont difficiles à pourvoir, souligne la directrice générale de Dimedia. Nous sommes une cinquantaine au total, dont une dizaine de commerciaux, mais il nous manque six à huit employés à la distribution."