RECHERCHE

La page d'accueil du Catalogue collectif de France (CCFR), qui regroupe les catalogues de la BNF et qui totalise 26 millions de documents.

Alors que 84 % des étudiants, selon une récente enquête de l'OCLC, utilisent d'abord Google pour effectuer une recherche (seulement 2 % ont recours à une bibliothèque), quel avenir se profile pour le Sudoc et le Catalogue collectif de France (CCFR), les 2 grands corpus documentaires et bibliographiques nationaux ? Le rapport de l'Inspection générale des bibliothèques publié fin 2011 dresse un état des lieux et propose plusieurs pistes de réflexion (1). Pour les auteurs du rapport, une chose est sûre : ces 2 dispositifs, confrontés à la concurrence des moteurs de recherche, aux mutations technologiques ainsi qu'à l'évolution des pratiques des utilisateurs, vont devoir évoluer s'ils veulent continuer à assurer leurs missions et renforcer leur présence sur l'échiquier documentaire. Opérationnel depuis 2001 et coordonné par l'Agence bibliographique de l'enseignement supérieur (Abes), le Sudoc signale les documents conservés dans les bibliothèques de l'enseignement supérieur. Il contient aujourd'hui 14 millions de notices et continue d'être enrichi par les bibliothèques participantes. Le CCFR regroupe, quant à lui, les différents catalogues de la Bibliothèque nationale de France, totalisant 26 millions de références.

Si la richesse de ces catalogues est immense, leur exploitation pourrait être optimisée. Les chiffres de consultation du Sudoc, pourtant accessible via Google Scholar depuis 2007, sont en baisse constante. Quant à ceux du CCFR, ils sont stables mais très bas. L'un des principaux enjeux est donc de rendre plus visibles ces catalogues et leurs services. Les voies d'amélioration sont multiples : la signalisation des documents numériques, auxquels les BU consacrent 50 % ou plus de leur budget, devrait être renforcée ; pour les rendre plus attractifs et mieux adaptés aux pratiques actuelles des usagers, les catalogues pourraient être enrichis avec les sommaires, les couvertures, des résumés des ouvrages, et proposer des fonctions collaboratives telles que la possibilité pour les internautes d'ajouter un commentaire. La BNF travaille ainsi à la construction de pages Web qui renverraient, pour une oeuvre donnée, non seulement au catalogue général et à Gallica, mais également à des ressources externes telles que Wikipédia. Rendre plus lisible et plus ergonomique l'utilisation de bases de données hétérogènes, les unes gérées par le ministère de l'Enseignement supérieur, les autres relevant du ministère de la Culture, constitue également un point de première importance. Enfin, les auteurs préconisent sinon la constitution d'une agence bibliographique nationale dont l'idée semble aujourd'hui abandonnée, du moins un comité de pilotage qui permettrait d'élaborer une vision globale du signalement documentaire en France.

(1) http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid20373/etudes-confiees-a-l-i.g.b.-inspection-generale-des-bibliotheques.html

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