La Bibliothèque nationale de France (BNF) vient de publier sa nouvelle enquête sur les usagers de sa bibliothèque numérique, Gallica. Elaborée avec le LabEx Obvil et Télécom ParisTech, et réalisée par TMO régions, cette étude, basée sur 7 600 réponses en ligne collectées en 2016, esquisse le profil type du "gallicanaute" : un homme de plus de 50 ans diplômé de l’enseignement supérieur et résidant en région parisienne, même si l’analyse des résultats offre, bien sûr, un panorama plus complexe. L’âge moyen des utilisateurs de Gallica est plus élevé que celui des usagers des salles de lecture de la BNF et a même augmenté depuis 2011, date de la précédente enquête, passant de 48 à 54 ans. 65 % des gallicanautes ont plus de 50 ans, et cette tranche d’âge a connu une progression de 89 % entre 2011 et 2016.
La part des moins de 35 ans a en revanche diminué et celle des étudiants, qui ne représentent que 10 % des usagers de Gallica, est en net recul. La consultation en ligne se révèle complémentaire de la fréquentation sur place, avec 38 % des répondants déclarant avoir fréquenté les espaces physiques de la BNF. Les domaines les plus consultés sont l’histoire (77 %), suivie de la littérature (44 %) et de l’art (40 %). L’enquête met en lumière le nombre croissant d’utilisateurs consultant plusieurs domaines et pour plusieurs motifs, à la fois professionnels et personnels, pour le travail et les loisirs. Gallica est perçue comme plus accessible qu’en 2011 et moins réservée aux seuls chercheurs. 78 % des gallicanautes trouvent la navigation fluide et facile.
Cinq ans après la précédente, cette étude a pour objectif de permettre à la BNF de mieux connaître le profil des usagers de Gallica et l’évolution de leurs pratiques, à un moment où la bibliothèque en ligne a connu plusieurs évolutions techniques significatives mais a enregistré une baisse de sa fréquentation après des années de forte progression : + 30 % de visiteurs par an entre 2009 et 2014, mais - 11 % en 2016. Le questionnaire en ligne a été associé à des entretiens et à l’étude in situ des usagers, qui ont été filmés pendant leur consultation de Gallica. "Nous avons voulu élaborer un programme de recherche complet nous permettant de dialoguer avec les utilisateurs", explique Philippe Chevallier, responsable des études à la délégation à la stratégie et à la recherche, qui a piloté l’enquête.
Véronique Heurtematte
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