Qui a dénoncé Anne Frank et sa famille en 1944 aux Nazis ? Dans Qui a trahi Anne Frank ?, en librairie mercredi 19 janvier, l’auteure canadienne Rosemary Sullivan désigne comme suspect principal un notaire juif qui aurait dénoncé la famille d’Anne Frank pour sauver sa propre famille. Publié par HarperCollins France, aidé par un important plan média, l’ouvrage bénéficie d’un important premier tirage à 23 000 exemplaires.
Son titre original : The Betrayal of Anne Frank, a cold case investigation. Le livre est en effet fondé sur l’enquête d’une équipe internationale dirigée par un ancien agent du FBI, accompagné de scientifiques, historiens, policiers qui ont reconstitué, minute par minute, les semaines précédant l’arrestation des Frank. Ils s’appuient sur des milliers de pages d’archives, de l’intelligence artificielle, de tests ADN…
Sur une trentaine de scénarios possibles, l’enquête n’en retient qu’un et désigne Arnold Van den Bergh comme celui qui pourrait avoir révélé où se cachait la famille Frank à Amsterdam. Les preuves contre M. Van den Bergh ont été étayées par des techniques modernes ainsi qu'une lettre anonyme envoyée au père d'Anne Frank après la deuxième guerre mondiale identifiant le notaire comme un traître. Le musée de la maison d'Anne Frank s'est dit « impressionné » par l'enquête menée par le détective à la retraite du Bureau fédéral d'enquête Vince Pankoke, mais a souligné qu'une enquête plus approfondie était nécessaire.
Un « cold case »
L'adolescente, connue dans le monde entier depuis la publication de son journal intime rédigé entre 1942 et 1944 alors qu'elle et sa famille se cachaient dans un appartement clandestin à Amsterdam, a été arrêtée en 1944 et est morte l'année suivante, à l'âge de 15 ans, dans le camp de concentration de Bergen-Belsen.
Différentes théories ont circulé sur ce qui avait mené au raid qui a révélé l'annexe où se cachait la famille. En 2016, Vince Pankoke, détective à la retraite du FBI, a été enrôlé par un réalisateur de documentaires néerlandais pour diriger une équipe chargée de résoudre ce "cold case". Le nom de Van den Bergh, décédé en 1950, avait jusqu'ici reçu peu d'attention. Le notaire était un membre fondateur du Conseil juif, organe administratif que les nazis ont utilisé afin d'organiser les déportations. Selon les enquêteurs, sa famille bénéficiait d'une exemption de déportation, et celle-ci avait été révoquée au moment de la trahison des Frank, mais la déportation n'avait finalement pas eu lieu.
Qui a trahi Anne Frank ? parait simultanément en France, dans les pays anglophones, en Allemagne, Finlande, Suède, Norvège, Danemark, Espagne, Portugal, Pologne et Japon, dans le cadre du programme de parution mondiale d’HarperCollins. Le journal d’Anne Frank, initialement publié en France en 1950 par Calmann-Lévy, a été traduit en plus de 70 langues et vendu à environ 30 millions d’exemplaires dans le monde.