Édito par Fabrice Piault, rédacteur en chef adjoint

Photo PHOTO OLIVIER DION

Allez, tournons la page ! Le premier semestre aura été si médiocre pour les ventes de livres qu’il ne mérite pas qu’on s’y attarde. Les palmarès des meilleures ventes invitent d’ailleurs à changer d’air. Ils ont pris cette semaine les couleurs de l’été : polars, thrillers et easy reading, Indridason, Connelly, Bussi, King et Läckberg rejoignant Levy, Musso, Pancol et Legardinier au Top 20. Quant aux éditeurs, ils se concentrent désormais sur une rentrée littéraire qui s’annonce plus anticipée que jamais. "Il ne faut pas se laisser guider par le contexte financier. L’économie est au service de la conviction éditoriale et non l’inverse", proclame dans nos colonnes la présidente du directoire d’Actes Sud, Françoise Nyssen.

Les éditeurs de littérature entendent faire contre mauvaise fortune bons livres. A trois mois des premières sorties, ils affichent une rentrée resserrée, dense, dont ils travaillent le potentiel de séduction sur le fond comme sur la forme. Ils ont prévu d’investir sur un nombre limité de titres, en lestant leurs programmes des nouveaux romans d’auteurs qui ont fait leurs preuves et bénéficient d’un capital de sympathie particulier dans le public, d’Emmanuel Carrère, David Foenkinos, Olivier Adam et Frédéric Beigbeder à Alice Ferney, Patrick Deville ou Dany Laferrière, sans oublier Grégoire Delacourt et, bien sûr, Amélie Nothomb. Des atouts de charme en somme, portés par des maquettes, des jaquettes et des bandeaux souvent repensés, et un planning impressionnant de rencontres avec les libraires, de plus en plus conçues, tout au long du printemps, comme de véritables spectacles.

Il faut bien cela pour retrouver, par-delà la virtualité croissante des systèmes de promotion et de circulation des livres, le contact avec un public de plus en plus insaisissable. Dans les littératures de l’imaginaire aussi, qui ont connu pendant une décennie une forte croissance, mais qui font face aujourd’hui à des temps plus difficiles, la remise en question est à l’ordre du jour. Elle débouche sur la valorisation des points forts, mais aussi sur des innovations. Toujours une question de séduction.

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