Il ne s’agit pas de revenir, ici, sur le feuilleton qui agite le petit monde de la distribution depuis la reprise, il y a trois ans, du Seuil par La Martinière. Le « volumen » dont il sera question aujourd’hui est beaucoup plus ancien, puisqu’il désignait, rappelons-le, la forme primitive du « livre » (le mot n’existait pas encore), à l’époque des papyrus : un rouleau (volumen, donc, du latin volvere, rouler, dérouler) que l’usager déroulait au fur et à mesure de sa lecture, avant de l’enrouler de nouveau pour le ranger sur les étagères d’une bibliothèque (celle d’Alexandrie n’était composée que de volumen). Au volumen, succéda le codex (le livre composé de pages assemblées en cahiers, tel que nous le connaissons encore), d’abord écrit sur parchemin, puis imprimé sur papier. Amusant clin d’oeil de l’histoire, l’encre et le papier électroniques pourraient nous ramener à l’époque du volumen. La finesse des supports et leur plasticité incitent en effet certains chercheurs à proposer des produits « roulables ». C’est notamment la voie choisie par Polymer Vision, une start-up incubée chez Philips, qui présentait, dès l’automne 2005 un prototype, le Readius, allant dans ce sens. Enroulé (c’est-à-dire refermé sur lui-même), le Readius est de la taille d’un petit téléphone portable. Déroulé, il offre un écran de 5 pouces (à peu près 13 centimètres). D’ici quelques mois, le Readius devrait passer du stade de prototype à celui de réalité industrielle. Le 3 janvier dernier, le jour même où Plastic Logic annonçait la création de la première usine européenne de matrices électroniques flexibles dévolues à la lecture (voir sur ce blog), une autre annonce, passée presque inaperçue en comparaison, méritait cependant toute notre attention. Polymer Vision est sortie de l’incubation pour devenir une société à part entière, Polymer Vision Ltd, ouverte à des capitaux extérieurs (une société de capital-risque luxembourgeoise a notamment investi 20 millions d’euros dans l’affaire). L’objectif de la nouvelle entité est de démarrer dès cette année la production à grande échelle du Readius. Lequel appareil pourrait ouvrir une nouvelle voie commerciale, puisqu’il serait proposé à la fois comme téléphone mobile, assistant internet et e-book. A suivre, donc. * * * On a beaucoup parlé, ces derniers jours, de l’iPhone. Emballement unanime pour son design, absolument parfait. Déception de ceux qui l’espéraient omnipotent. L’iPhone ne fera pas grille-pain. Il ne fera pas non plus e-book. En revanche, les vidéos de présentation lors du grand show de Steve Jobs montraient clairement qu’il serait, d’entrée de jeu (pour le marché américain du moins), programmé pour accueillir les audio-books. On peut supposer que le partenaire de l’iPhone sera à nouveau Audible, déjà partenaire de l’iPod, via iTunes. * * * Si vous rêvez de devenir l’un des premiers cobayes français de l’encre électronique, courez vous inscrire sur le site des Echos, dont je rappelle qu’il proposera bientôt (en principe le 1 er mars) une version e-paper à quelques centaines de ses lecteurs : http://www.lesechos.fr/epaper/inscription.htm * * * Le fameux projet d’ordinateur à 100 dollars inventé par le MIT et soutenu par de nombreux gouvernements, au design ludique (vert et blanc), avance à grands pas ( http://www.laptop.org/ ). Pour lui aussi, 2007 devrait être l’année du passage à la fabrication industrielle. Aux dernières nouvelles (si j’en crois la presse nord-américaine), ses concepteurs opéreraient un revirement en apparence stratégique, mais qui pourrait servir, in fine, leur objectif initial. L’ordinateur à 100 dollars était en effet destiné, à l’origine, aux écoliers et étudiants des pays émergents : Inde, Chine, Brésil, Nigeria, etc. Il pourrait, dès 2008, être proposé, en fait, à tous les consommateurs de la planète. Avec cette nuance que nous autres clients des pays occidentaux serions obligés d’en acheter non pas un, mais deux exemplaires, l’autre étant offert à un enfant de pays émergent.
15.10 2013

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