Selon Les Echos daté du mercredi 27 septembre, plusieurs fonds d'investissements s'intéressent au plus grand libraire de France (16% du marché). La Fnac serait évaluée à 2 milliards d'euros. Après la vente du Printemps à un attelage germano-italien, il s'agirait de la seconde cession majeure du groupe PPR en quelques mois.
Cette information démentirait les propos publics de François-Henri Pinault, Président du groupe, qui affirmait s'attacher à la bipolarité de ses activités (Luxe et Grande distribution). Début septembre, dans Le Figaro, M. Pinault avouait qu’il était « inutile de se priver de la croissance » de la Fnac, même s’il reconnaissait l’intérêt de nombreux fonds d’investissements.
Sans le Printemps et la Fnac, il ne resterait plus que Redcats et Conforama en grande distribution, qui pèseraient peu face à Gucci. Le recentrage vers le Luxe , plus dynamique et profitable, serait alors évident. A l’instar d’Arnaud Lagardère, il y a une volonté forte pour se débarrasser de l’héritage du père et imprimer sa marque. On parle d’ailleurs d’une cession des filiales annexes comme lG magazine Le Point.
Pourtant, la Grande distribution est le principal pôle d'activité de PPR (70% du CA), et la Fnac, la plus importante filiale de ce pôle avec 30% des ventes et la croissance la plus forte de cette branche.
Comme pour Le Printemps, où durant deux ans les rumeurs s’alternaient avec les démentis, la stratégie de PPR est de ne rien confirmer. La cession, si elle a lieu, prendra plus qu’un an. Le temps de rendre la mariée plus belle ? Selon L'Express, le patron de la Fnac, Denis Olivennes, aurait lui-même demandé l'autorisation de monter ce LBO (Leverage buy out), soit le rachat de la société par les salariés et des fonds d'investissements. Manière aussi pour Olivennes de prendre son indépendance et s'assurer un avenir pérenne. Dans son entretien à Livres Hebdo (LH n°658, 22.09.2006), il concluait avec euphémisme : « La Fnac est une très belle entreprise qui a vécu avant PPR et qui pourrait vivre après PPR. »