29 octobre > Autobiographie France

Que connaît-on de ce petit pays de l’Europe orientale, aujourd’hui membre de l’Union européenne ? Yaourt au goût bulgare ? Sylvie Vartan ? Les plus érudits citeront Julia Kristeva et Tzvetan Todorov. Voilà un livre pour mieux comprendre la Bulgarie, même si cette lunette offre un point de vue subjectif, puisqu’il s’agit de Mémoires. Un destin singulier est l’autobiographie de Siméon de Bulgarie, écrite avec la complicité de Sébastien de Courtois, et porte un titre qui ne trompe pas sur son contenu. Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha est certes né avec un destin. Le propre du principe monarchique : le destin, c’est le contraire de la carrière, on ne choisit pas. Mais c’est ici l’épithète qui compte : après 50 ans d’exil, c’est en tant que politicien élu qu’il revient au pouvoir.

Fils de Boris III, roi des Bulgares, décédé en 1943, il accède au trône à l’âge de 6 ans sous le nom de Siméon II. Allemagne nazie, puis régime communiste sous tutelle soviétique, l’existence du dernier tsar de Bulgarie épouse les contours heurtés de l’histoire de sa patrie. Départ forcé à la suite d’un référendum organisé par les communistes abolissant la monarchie et un demi-siècle d’exil, en Egypte puis en Espagne. Encouragé par la reine Ioanna (Jeanne de Savoie), sa mère d’origine italienne, Siméon n’a jamais oublié sa langue natale et a continué à cultiver ses réseaux bulgares - hommes d’affaires, intellectuels, de la diaspora ou du pays. Ce "pragmatique réaliste" prouve dans ces pages qu’il fut assez fin politique pour ne pas vouloir restaurer la monarchie. Cinq ans après son retour en tant que visiteur en 1996, il s’impose par les urnes comme Premier ministre en remportant les législatives. Singulier mais vrai ! S. J. R.

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