"J'ai eu sa photo, j'ai gagné ma journée", "ça y est, je l'ai vue, je suis guéri !"... Ségolène Royal, venue dédicacer son dernier ouvrage, Femme debout, a suscité des réactions plus qu'enthousiastes sur et tout autour du stand de Denoël.

Arrivée avec un petit quart d'heure de retard, l'ex-candidate à l'élection présidentielle s'est offert une traversée du salon, suivie au pas de course par une armée de cameramen professionnels et de photographes amateurs.

Pour se frayer un chemin jusqu'à sa place sur le stand de Denoël, fermé pour l'après-midi aux autres signatures par mesure de sécurité, Ségolène Royal a dû se faufiler parmi une foule très compacte venue réserver sa place dans la file d'attente dès le début de l'après-midi.

Elle a signé sans discontinuer pendant plus de deux heures, prenant le temps d'échanger quelques mots avec chacune des 150 personnes qui ont acheté pour le faire dédicacer son livre d'entretiens avec Françoise Degois.

L'engouement pour la personnalité de Ségolène Royal n'est toutefois pas le signe d'un enthousiasme général pour les politiques au salon, plutôt boudés cette année en l'absence d'actualité électorale forte.

Même l'échéance des Européennes n'aura pas permis à Roger Karoutchi, bien seul sur son stand, à doper les ventes de Mes quatre vérités (Flammarion). Alain Juppé a passé plus de temps à répondre à ses interviewers qu'à ses lecteurs. Daniel Cohn-Bendit aussi aura trouvé le temps long.

Si au salon les lecteurs boudent un peu leurs ouvrages, les politiques eux-mêmes n'ont pas considéré la manifestation comme un rendez-vous stratégique. A commencer par la ministre de la Culture Christine Albanel dont l'absence pour cause de discussion de la loi Création et Internet avait été remarquée lors de l'inauguration. Celle-ci a cependant annoncé sa visite pour aujourd'hui lundi à 13 heures.