De l'acharnement, Hala Bizri n'en manque certainement pas. L'éditrice, à la tête depuis 2014 de la petite maison indépendante Snoubar Bayrout, l'admet sans détour : "Pour survivre financièrement, je dépends pour moitié d'un fonds de solidarité et pour l'autre moitié du soutien de ma famille. Pour le reste, je m'appuie sur la force que me donnent les lecteurs." Depuis sa minuscule et chaleureuse échoppe de la rue des Pères jésuites [**c'est plutôt dans la rue Monot ?**], l'éditrice se bat pour publier, en arabe libanais, des ouvrages exigeants : traduction de Beckett, livres d'art, illustrés, jeunesse... Le 27 octobre, elle fêtait la sortie de la 14e parution des Éditions Snoubar Bayrout : Voyage au pays de la gloire perdue, [**je n'ai pas pu vérifier le titre ni trouver l'auteur**]récit illustré des tribulations d'un peintre libanais [**citer son nom ?**]dans l'Andalousie des années 1930, tiré à 1 000 exemplaires. Le lectorat de Snoubar : des Beyrouthins (très) avertis. La solution de Hala Bizri aux problèmes de diffusion et de distribution : ouvrir, en octobre 2019, sa petite librairie. "Bon timing, n'est-ce pas ?", sourit l'éditrice [la thaoura, le soulèvement populaire de 2019, avait débuté le 17 octobre, NDLR]. Son credo depuis : la débrouille. Elle accueille les curieux, s'arrange avec un ami pour distribuer ses livres dans le monde arabe, s'allie avec d'autres librairies pour importer des titres, paie le livreur cash... "À mon échelle, je n'ai pas d'autre choix que de me concentrer sur l'ultra-local ; c'est la seule manière de ne pas mourir. Quand ma maison mourra, je penserai : elle aura vécu, et c'est bien, parce qu'elle aura vécu avec amour", glisse-t-elle.

Une histoire d'amour et de passion. Car à côté de sa maison d'édition et de sa librairie, Hala Bizri poursuit aussi sa passion première : la recherche sur l'histoire de l'édition au Liban. Et, avant tout cela, elle était bibliothécaire. Évidemment.

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