Minidrames. L'enfance n'est pas qu'une partie de plaisir. Elle peut être jalonnée de petits ennuis matériels ou affectifs que les parents ont une fâcheuse tendance à minimiser. Les situations sont souvent liées aux aléas de la vie quotidienne, comme la collection de sauterelles tombée de l'étagère, quatre enfants au parc et seulement trois balançoires, etc. Parfois cependant, les problèmes peuvent être plus gênants. Si par exemple tu portes une salopette dont tu dois remettre les bretelles tombées dans les toilettes, ou alors si tu es dans une voiture où ça sent le caca et que finalement c'est toi qui en as sous la chaussure... Certaines situations sont aussi tout à fait désagréables comme avoir boulotté toute la boîte de biscuits et s'apercevoir qu'on a en passant avalé l'étiquette du prix ; ou alors rester sérieusement coincé dans la chaise haute de sa petite sœur. Mais il n'est pas de pires blessures que les narcissiques... Avoir confié tous ses secrets à sa meilleure amie pour ensuite s'apercevoir que ce n'est plus sa meilleure amie peut faire bougrement mal. De même, l'ego en prend un coup quand on est le seul à posséder encore toutes ses dents de lait alors que les amis les ont déjà perdues. L'Américaine Suzanne Heller égrène avec humour les déceptions enfantines, et il lui faut peu de mots pour les évoquer tant elles sont universelles. Le côté vintage de la maquette, le vermillon de la vignette où s'affiche ladite misère et le dessin humoristique achèvent de nous charmer.