Édito par Fabrice Piault, rédacteur en chef adjoint

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Dans le Top 20 des meilleures ventes dominé par Guillaume Musso, After et Fifty shades, T’choupi continue de chercher des œufs de Pâques. Mais les éditeurs, eux, qui ont cherché l’eldorado hollywoodien la semaine dernière à Bologne, s’apprêtent à d’autres quêtes. La semaine prochaine, plus de deux cents Français embarqueront pour la Foire de Londres, avec l’espoir d’y ressentir un peu de ce vent de reprise qui souffle, depuis les Etats-Unis, sur le marché du livre britannique.

Vendre des droits de traduction dans le pays du monde qui en achète le moins, c’est un peu une gageure. Pourtant, en se plaçant six mois pile après l’indétrônable Foire de Francfort, la manifestation londonienne s’est imposée comme son pendant logique en réussissant à y faire converger la frange la plus opulente de l’édition mondiale. Sur les rives du Main s’est ancrée une tradition de rencontres multilatérales entre des éditeurs et des agents de toutes tailles et de tous pays qui, en huit jours, refont le monde de l’édition en même temps qu’ils négocient des droits et des coéditions à court, moyen et long terme. Sur les rives de la Tamise, où seuls se pressent les éditeurs aux carnets de chèques bien pourvus, issus pour la plupart des pays les plus développés, le business règne sans partage pendant seulement trois jours.

Ils découvriront cette année, du 14 au 16 avril, une manifestation renouvelée par son déménagement à l’Olympia. Ce site de foires ne doit rien à la musique. La London Book Fair l’a longtemps fréquenté avant de l’abandonner au milieu des années 2000, et il a bénéficié d’une rénovation de grande ampleur, qui pourrait se révéler propice à une embellie des échanges, au diapason du frémissement des marchés du livre.

Au passage, les Français auront tout intérêt à faire un saut à la librairie La Page. Sur Harrington Road, au cœur du quartier de South Kensington qui accueille bon nombre des 225 000 ressortissants de l’Hexagone, elle vient de doubler sa surface. Si les Anglais ne viennent pas au livre français, le livre français ira à eux.

15.04 2015

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