En 1988, je travaillais avec Christian Bourgois. Tout le monde entrait en transe au début de la foire, dans l’attente du moment où allait surgir "the book of the fair". A l’époque, on ne savait rien avant d’arriver sur place, on ne recevait ni mails ni textes à l’avance. Tout d’un coup, on apprend que "le livre de la foire" est un roman brésilien mais personne ne parle le portugais. On se refile le tuyau, chacun agite son réseau, et la rumeur enfle. On découvre qu’il est publié par un nouvel éditeur que personne ne connaît, Companhia das Letras, fondée en 1986 par Luiz Schwarcz. Christian Bourgois y va, mais ne le trouve pas. Il m’envoie sur le stand collectif brésilien - tout petit - qui n’avait que trois exemplaires de l’ouvrage et les avait déjà distribués à nos confrères étrangers. Christian Bourgois s’y intéresse car le catalogue de Companhia das Letras est très littéraire. Alors il fait une offre et achète à l’aveugle, sans l’avoir lu. Je termine la négociation à mon retour à Paris, un peu inquiète. Nous recevons le livre, nous le faisons lire et nous comprenons qu’il n’a rien à voir avec ce qu’on nous a annoncé. C’est un roman historique sur le dernier roi du Brésil, que Christian Bourgois a publié chez Julliard et qui ne s’est pas très bien vendu. C. C.

06.10 2017

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