"Rappel des faits : jusqu’en 2001, la Belgique et la France n’utilisaient pas la même monnaie. Il existait donc une taxe, dite "tabelle", sur les livres importés de France, qui couvrait les droits de douane et le taux de change variable. L’arrivée de l’euro aurait dû simplifier tout cela mais c’était compter sans la décision des deux principaux groupes de diffusion-distribution (Hachette et Interforum) de maintenir cette "tabelle".
Une dizaine d’années plus tard, les libraires et lecteurs belges subissent toujours cette majoration de prix imposée par Hachette et Interforum. Lors d’une visite en Belgique, vous serez étonnés de découvrir cette différence criante. Le dernier Amélie Nothomb, La nostalgie heureuse, paru chez Albin Michel, sera vendu au prix de 18,50 € en Belgique contre 16,50 € en France. Ou encore La violence des riches des Pinçon-Charlot, aux éditions Zones, vous coûtera 19,70 € au lieu de 17 € ! La tabelle varie ainsi de 12 à 17 % par rapport au prix "français". Excusez du peu !
Les deux groupes nous contraignent à acheter leurs livres via des filiales basées en Belgique, affirmant ainsi offrir aux libraires une distribution de proximité. Mais à quel prix ? La tabelle assure aux maisons mères françaises d’amortir considérablement le coût de leurs filiales. C’est le lecteur belge, en quelque sorte, qui règle l’addition !
Opposés depuis la première heure à cette situation, les libraires belges en souffrent aujourd’hui dangereusement. A l’heure où la vente en ligne ne cesse de progresser, nous ne pouvons plus justifier une telle différence de prix auprès de nos clients. Amazon ne pratique pas la tabelle et offre une remise de 5 % ! Le calcul est vite fait pour le lecteur belge et nos librairies le ressentent cruellement.
Nous demandons à Hachette et Interforum de repenser cette pratique néfaste pour l’avenir de la librairie. Nous interpellons aussi les éditeurs concernés : aidez-nous à poursuivre notre métier dans des conditions justes pour tout le monde !"