C'est en octobre 1912 qu'un certain Edgar Rice Burroughs, né à Chicago en 1875 et marchand de taille-crayons après plusieurs tentatives de business infructueuses, donne naissance dans les colonnes d'All-Story, un pulp magazine dont il était friand, au premier épisode en feuilleton des aventures de Tarzan, Tarzan of the Apes (en français : Le seigneur de la jungle).
Pour célébrer ce réjouissant centenaire, Claude Aziza réédite le 20 septembre en un volume chez Omnibus les cinq premières aventures de Tarzan, jusqu'à Tarzan et les joyaux d'Opar (1918), suivis d'un précieux Abécédaire inédit. Parallèlement, le même universitaire facétieux lance dès le 14 septembre Toi Tarzan, moi fan, dans la collection «50 questions» chez Klincksieck, une mine d'érudition et de clins d'oeil. On y apprend, entre autres, que Cheeta, la première «compagne» de l'homme-singe au cinéma, serait morte en 2011 et aurait été... un mâle
En lançant Tarzan of the Ape, Burroughs n'en était pas à son coup d'essai: quelques mois auparavant, il avait quasiment inventé la SF avec le Planet Opera des aventures de John Carter sur Mars.
Mais le succès de Tarzan dépassera toutes ses plus folles espérances: de 1912 à 1946, Burroughs (mort en 1950) en fera le héros de pas moins de 27 romans, 15 nouvelles, une pièce de théâtre, une fantaisie, un guide officiel, trois séries de feuilletons radiophoniques et le scénario d'un serial de douze épisodes. Ensuite, tout lui échappe : le personnage, multi-adapté, détourné voire parodié, devient un mythe universel, l'ancêtre des super-héros modernes, figé à jamais sous les traits de Johnny Weissmuller, jusqu'au navrant Tarzan et les sirènes, sorti en 1948 !