Le poète Thomas Vinau célèbre les quatre saisons à travers les expériences sensibles de drôles de personnages. Ainsi un minuscule bonhomme marche sur un chemin en automne, cueillant des toiles d'araignée pleines de rosée et croisant des arbres qui ont des airs de famille avec des hommes sous des « ciels comme des cheveux de femme ». Les mardis de ce bonhomme sont « comme des flaques », et ses jeudis en « bogues de châtaignes ». Quant à l'hiver, il est décrit par Pic, qui le voit comme la saison où « le miroir du ciel est tombé par terre ». Le givre est « de la lumière cassée en mille éclats de verre ». L'identité de Pic est fluctuante, il est tantôt « le hérisson qui habite au fond de tous les frissons » tantôt « une petite bête de buée qui sort de la bouche des enfants ». Après tout, qu'importe, l'essentiel est qu'on n'est jamais seul tant qu'il y a des empreintes dans la neige. Le printemps, lui, est perçu au travers d'un camion tout pourri sensible aux « petits piaillements argentés des oiseaux qui ne sont pas nés » et qui ne cesse de crapahuter partout « en toussant des pluies fines d'avril ». Enfin le Berger des heures jaunes de l'été chante « la terre chaude des siestes », tout en croquant le soleil « comme un abricot mûr ». La singularité du texte signé Thomas Vinau trouve une alliée sûre dans les peintures d'Anne Brouillard qui sait comme personne évoquer un chemin creux plein de feuilles mortes et de mystère, une maison solitaire dans les frimas, ou un oiseau gracile sur une branche.
Pizza 4 saisons
Thierry Magnier
Tirage: 4 000 ex.
Prix: 18 € ; 40 p.
ISBN: 9791035205614