ÉTATS-UNIS

La bibliothèque de l'université de Columbia à New York.- Photo DANIEL SCHWEN/CREATIVE COMMONS

Des coûts d'abonnement en hausse, des budgets qui restent orientés à la baisse : les bibliothèques américaines ont de plus en plus de mal à maintenir au même niveau leurs abonnements aux revues imprimées ou électroniques, comme le montre l'enquête annuelle du magazine Library Journal. Selon l'index des prix à la consommation américain, les prix des abonnements ont augmenté de 4 à 5 % en 2010. "Les bibliothèques ne sont plus en position de supprimer les journaux les moins consultés, indiquent les auteurs de l'article. Elles sont maintenant obligées d'annuler des abonnements à des titres très utilisés, voire essentiels, à la grande consternation des lecteurs." Selon les informations fournies par l'Association des bibliothèques de recherche (ARL), le budget total consacré annuellement par les établissements aux revues aurait chuté de 37 000 dollars (25 330 euros) entre 2009 et 2010. Une autre enquête menée par le fournisseur Ebsco indique que 80 % des établissements sondés envisagent de supprimer leurs abonnements couplés papier et électronique pour ne garder que les accès en ligne.

La mutation des modèles de prix

PAfin de répondre aux nouveaux contextes technologique et économique, les éditeurs cherchent depuis plusieurs années les modalités financières les mieux adaptées : après l'abonnement papier assorti de l'accès en ligne offert, puis accessible selon un supplément, les abonnements uniquement électroniques, s'ouvre aujourd'hui l'ère du prix sur mesure, prenant en compte différents paramètres tels que le nombre d'accès demandés, le nombre d'étudiants par discipline et le nombre de membres du personnel d'une université. Les cinq plus grands éditeurs proposent des bouquets d'abonnements, appelés "big deal". Mais les prix de ces "packages" continuent d'augmenter, même si c'est dans des proportions moindres qu'à la fin des années 1990 où le marché s'était emballé de manière déraisonnable. Pour nombre de bibliothèques, leurs tarifs "avantageux" restent trop élevés pour leur budget, qui se réduit comme peau de chagrin.

Selon l'enquête d'Ebsco, 40 % des bibliothèques sondées envisageaient dernièrement de sortir du big deal pour renouveler les abonnements titre par titre aux revues les plus consultées. Les bibliothécaires ont également plus souvent recours au pay-per-view, le paiement à chaque consultation d'un article, et favorisent les contenus en libre accès. Autre nouveauté, la généralisation des tablettes de lecture, et en particulier le succès de l'iPad, lancé en 2010, a fait apparaître chez les usagers une demande croissante pour les accès aux abonnements en mobilité. La plupart des éditeurs et plateformes de contenus en proposent, tout l'enjeu pour les bibliothèques consistant à obtenir de leurs fournisseurs que ces applications soient comprises dans le coût de leur abonnement. Sinon, la facture risque encore de s'alourdir.

12.02 2016

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