A l’issu du premier tour de l’élection du Grand Prix de la ville d'Angoulême 2018, qui s’est déroulé du lundi 8 janvier au samedi 13 janvier, 1230 votants ont choisi trois auteurs masculins.
Les américains Richard Corben et Chris Ware et le français Emmanuel Guibert se disputeront le prix le plus prestigieux décerné lors du Festival international de la bande dessinée qui se tiendra du 25 au 28 janvier prochain.
Le deuxième tour se déroulera du mercredi 17 janvier au dimanche 21 janvier (à minuit), avec le même collège de votants : à savoir tout auteur et auteure de bande dessinée, quelle que soit sa nationalité, dont les oeuvres sont traduites, en français et diffusées dans l’espace francophone et ayant participé au premier tour est admis à voter pour l’élection du nouveau Grand Prix.
Le nom du nouveau Grand Prix sera annoncé le mercredi 24 janvier 2018 lors de la cérémonie d’ouverture de la 45e édition du Festival à l'Alpha - Médiathèque de GrandAngoulême.
Richard Corben, né en 1940, a débuté en concevant plusieurs histoires dans des magazines underground avant d'être engagé chez Warren Publishing, où il va devenir célèbre pour ses illustrations horrifiques et de science-fiction. Il sera l'un des grands contributeurs des magazines Creepy, Eerie et Vampirella. En France, il est révélé par Métal Hurlant, qui publiera son travail et le rendra populaire auprès du public francophone. Den, Vic & Blood, Mondes Mutants, ou encore ses adaptations des nouvelles d’Égard Allan Poe, font de lui une icône de la contre-culture et de la science-fiction. Aujourd'hui il collabore avec les grands groupes d'édition comme DC/Vertigo, Marvel ou Dark Horse, et on retrouve son trait inimitable au sommaire de The Punisher, Hulk ou encore Hellboy. Ses deux dernières parutions en France sont Luke Cage (Panini Comics, 2016) et Ratgod (Délirium, 2016). Il est entré au Temple de la renommée (Hall of Fame) en 2012.
Emmanuel Guibert, né en 1964, s'est fait connaître avec une œuvre sur la montée du nazisme, Brune (Albin Michel BD, 1992), qui lui prendra sept ans de travail. Au contact de ses camarades de l'atelier des Vosges, il décide de changer de technique et publie, entre 2000 et 2008, une série de planches inspirées par les souvenirs de son ami Alan Ingram Cope, La Guerre d'Alan. Il continue dans cette veine documentaire avec Le Photographe, d'après des entretiens avec Didier Lefèvre, qui reçoit un Prix Essentiels du Festival en 2007 et le Prix Eisner de la meilleure édition américaine d'une œuvre internationale en 2010. Il crée aussi avec Joann Sfar Les Olives noires, La Fille du professeur et Sardine de l'espace, ainsi qu'Ariol, avec Marc Boutavant, ou Infinity 8 avec Lewis Trondheim, et ces deux dernières séries jeunesse vont mettre en lumière ses talents de conteur et de narrateur. Il est lauréat 2017 du Prix Goscinny. Le 25 janvier, Jarjille éditions publiera Entretien avec Emmanuel Guibert, bande dessinée de Bettina Egger où l'artiste se confie sur son travail de reportages dessinés.
Chris Ware, ne én 1967, a été publié très tôt dans RAW, la revue d’Art Spiegelman et Françoise Mouly. Il entame au début des années 1990 la série des Acme Novelty, vraie-fausse revue à la forme et à la pagination changeante qui installe les personnages fameux de l’auteur : Quimby the Mouse, Rusty Brown et Jimmy Corrigan, dont la bande dessinée publiée chez Delcourt en 2002 a reçu le Prix du meilleur album à Angoulême et le prix de la critique ACBD. Salué à chaque nouvelle parution, Chris Ware a reçu de très nombreux prix, dont 28 Harvey Awards et 22 Eisner Awards. L’auteur publie en 2012 le remarqué Building Stories (Delcourt), livre-objet impressionnant constitué d’une quinzaine de livres de formats divers pouvant être lus dans un ordre choisi par le lecteur, récompensé par le Prix Spécial du Jury au Festival d’Angoulême en 2013. Une grande partie de son œuvre n'est pas traduite en France.