C'est une bibliothèque toute neuve que découvriront en septembre les étudiants du campus Schoelcher en Martinique. Cette extension de 3 400 m2 sur 3 étages, adjointe aux 2 bâtiments existants, va faire tripler la surface consacrée à l'activité documentaire. Mais il s'agit là de bien plus que de mètres carrés supplémentaires. Avec cet établissement pensé comme une bibliothèque de 3e génération, c'est une nouvelle conception du travail qui s'instaure. "Nous avons voulu en faire à la fois un lieu d'étude, centré non plus sur les collections mais sur les usagers, et un lieu de vie adapté aux pratiques des nouvelles générations d'étudiants", explique Sylvain Houdebert, directeur du service commun de la documentation (SCD)de l'université Antilles-Guyane. Première petite révolution, les bureaux du personnel, entièrement vitrés, sont implantés dans les salles de lecture pour que les bibliothécaires soient au contact des étudiants. Autre point fort, la place réservée aux ressources numériques avec au rez-de-chaussée un espace donnant accès à 15 000 livres électroniques, à plusieurs milliers de revues scientifiques et à Manioc, la bibliothèque d'ouvrages patrimoniaux numérisés de la région Caraïbe. Les anciens locaux rénovés accueilleront les espaces de vie, des lieux d'exposition et d'animation, un café, où les étudiants pourront boire, manger, téléphoner. A terme, l'objectif est de rassembler tous les services, comme le bureau d'aide et d'insertion professionnelle, et de faire de la bibliothèque le centre névralgique du campus. Cette nouvelle bibliothèque s'inscrit également dans la volonté de développer un service documentaire de grande qualité sur l'ensemble du réseau.
Une organisation transversale
La Guadeloupe inaugure elle aussi en novembre une nouvelle bibliothèque de 1 200 m2 sur le campus de Saint-Claude, alors qu'en Guyane ouvrira début 2013 un établissement de 1 500 m2. Le défi, de taille, est d'assurer la cohésion des services, des équipes et des pratiques de travail sur un réseau qui présente la particularité d'être implanté sur 3 territoires très éloignés les uns des autres (Martinique, Guadeloupe, Guyane), ayant chacun une forte identité et dépendant de 3 départements, le tout à 7 000 kilomètres de la métropole. Pour y parvenir, le SCD a mis en place un fonctionnement entièrement transversal et a développé une forte culture d'établissement. L'équipe a mené un gros travail pour élaborer un règlement intérieur, un guide de l'utilisateur et une charte de travail communs à tous les sites. Autre motif de fierté du SCD, son avancée sur le plan technologique : les 3 nouvelles bibliothèques sont entièrement équipées en RFID ; le SCD a recours au cloud computing, a mis en place l'archivage et la diffusion électronique des thèses et utilise le système EDI (échange de données informatisées) pour ses acquisitions, ce qui lui permet de recevoir les ouvrages en moins de trois semaines. "Nous voulons combattre l'image "cocotiers", défend Sylvain Houdebert. Concernant la qualité des collections, la dématérialisation, les ressources numériques, nous sommes au même niveau que la métropole." Mission accomplie.
