L’aventure commence dans les années 90. Alors libraires, Frédéric Gauthier et Martin Briault participent à une table ronde sur la bande dessinée Québécoise. « Le bilan Québécois était assez moribond alors qu’en France, on découvrait tout un renouveau de la BD. On a eu envie d’y participer », explique Martin Briault. Ensemble, les deux hommes fondent alors La pastèque. La maison commence doucement pour monter en puissance au début des années 2000 avec la publication de L’Appareil de Charles Emmanuel Pariseau puis, de ce qui sera un de leur plus gros succès, la série Paul de Michel Rabagliati. « En seulement quelques années, Michel Rabagliati est devenu une figure incontournable de la BD. Aujourd’hui, on le tire à 40 000 exemplaires. », raconte l’éditeur.
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Cumulant les nominations dans les palmarès BD des deux côtés de l'Atlantique, la maison trois années de suite : en 2016 avec La Femme aux cartes postales, de Jean-Paul Eid et Claude Paiemen, en 2017 le prix de l'ACBD de la BD Québécoise avec Louis parmi les spectres, d’Isabelle Arsenault et Fanny Britt et en 2018 avec Vogue la valise : L’Intégrale, de Siris. Et, cette année, trois titres sont cités pour le prix du Gouverneur général, l'équivalent des prix de l'Académie française (Bouées : dérives identitaires, amours imaginaires et détours capillaires de Catherine Lepage ; Le tricot de Jacques Goldstyn ; À qui appartiennent les nuages ? de Mario Brassard et Gérard Dubois)
Au-delà d’être l’un des numéros un de l’édition québécoise, La pastèque se distingue par une volonté de mettre la dimension esthétique au cœur de la réflexion. Au sein de la maison, il n’y a par exemple ni collection ni logo bien défini. « On souhaite que chaque auteur ait un maximum de liberté », précise Martin Briault regrettant la standardisation des titres sur le marché. Une dynamique que l’on retrouve dans la variété du catalogue. La maison produit également des titres jeunesse, des adaptations audio et des projets numériques.