Un appel « pour agir et sauver l'édition»

Giorgio Agamben, Michel Butel, Maurice Nadeau

Un appel « pour agir et sauver l'édition»

Dans une tribune publiée dans Le Monde, Giorgio Agamben, Michel Butel et Maurice Nadeau appellent à une réflexion pour trouver des alternatives à la marchandisation du livre.

Par Catherine Andreucci
avec ca Créé le 15.04.2015 à 21h52

Le philosophe Giorgio Agamben, l'écrivain Michel Butel et l'éditeur Maurice Nadeau lancent, dans une tribune publiée dans Le Monde daté du 6 septembre, « L'appel des 451 pour agir et sauver l'édition », également signé par Alèssi Dell'Umbria (auteur-réalisateur), Thierry Discepolo (des éditions Agone), Eric Hazan (des éditions La Fabrique), Rémy Toulouse (directeur littéraire à La Découverte)...

« Pris dans une organisation sociale qui sépare les tâches, partis d'un sentiment commun - fondé sur des expériences diverses - d'une dégradation accélérée des manières de lire, produire, partager et vendre des livres, nous considérons aujourd'hui que la question ne se limite pas à ce secteur, et cherchons des solutions collectives à une situation sociale que nous refusons d'accepter », écrivent-ils.


Déplorant la précarité de nombreux travailleurs du monde du livre, les monopoles dans la distribution, le recul des fonds en librairie et en bibliothèque, la « pseudo-démocratisation de la culture, qui continue de se faire par le bas, et se réduit à l'appauvrissement et l'uniformisation des idées et des imaginaires pour correspondre au marché et à sa rationalité »..., ils appellent à la mobilisation pour réfléchir à des alternatives. « C'est parce que nous prenons la mesure du désastre en cours que nous sommes optimistes: tout est à construire. Avant tout, nous voulons cesser de nous rejeter éternellement la faute les uns sur les autres et couper court à la résignation et au défaitisme ambiants.?Nous lançons donc un appel à tous ceux et toutes celles qui se sentent concernés à se rencontrer, en vue d'échanger sur nos difficultés et nos besoins, nos envies et nos projets. »

Ils esquissent des pistes de réflexion: « Par exemple, en trouvant des alternatives, en créant des coopératives et des mutuelles d'achat, en nous unissant pour de meilleures conditions salariales, ou bien encore en inventant des lieux et des pratiques qui conviennent davantage à ntore vision du monde et à la société dans laquelle nous désirons vivre. »

Nommé en référence au roman de Ray Bradbury, Farenheit 451, le « groupe des 451 » se présente sur son site internet, créé fin août (les451.noblogs.org), comme un rassemblement « des professionnel-le-s, des lecteurs et des lectrices autour du désir de penser le présent et l'avenir des métiers du livre ou des manières de lire. »

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