Un chercheur de Harvard arrêté pour téléchargement massif

Aaron Schwartz

Un chercheur de Harvard arrêté pour téléchargement massif

Aaron Schwartz, spécialiste d'Internet, s'est retrouvé le 19 juillet devant la justice pour avoir récupéré 4,8 millions d'articles contenus dans la base de données JSTOR.

Par Véronique Heurtematte
avec vh Créé le 15.04.2015 à 20h04

Aaron Schwartz, 24 ans, a été arrêté mardi 18 juillet pour avoir forcé le réseau informatique du célèbre MIT (Institut de technologie du Massachusetts) afin d'accéder à JSTOR, une base de données en ligne donnant accès à des contenus académiques, à partir de laquelle il a téléchargé 4,8 millions d'articles et de documents, soit la quasi-totalité des collections disponibles.

A partir de septembre 2010, il a utilisé différentes méthodes pour accéder à ces articles réservés en principe aux utilisateurs des institutions (universités, bibliothèques) ayant souscrit un abonnement payant à JSTOR. Il a notamment configuré un ordinateur portable avec une fausse identité. Le flux des téléchargements a été si important que plusieurs serveurs du MIT sont tombés en panne.

Ce jeune chercheur de la prestigieuse université de Harvard à Boston a bâti sa réputation de petit génie de l'internet en contribuant à mettre au point le code informatique RSS qui permet de recevoir automatiquement des contenus et des informations en ligne. Il est également connu pour être un ardent défenseur de l'open access, ce mouvement qui milite pour l'accès libre aux archives et documents émanant de la recherche publique.

Aaron Schwartz risque 35 ans de prison et une amende de 1 million de dollars pour fraude informatique et pour s'être procuré illégalement des informations provenant d'un ordinateur sécurisé, charges pour lesquelles il a plaidé non coupable. « Son arrestation n'a aucun sens », a affirmé son avocat, indiquant que c'était comme essayer de mettre quelqu'un en prison pour avoir emprunter trop de livres d'une bibliothèque.

Une pétition de soutien à Aaron Schwartz a recueilli plus de 15 000 signatures en quelques heures. « Aaron n'a rien fait en vue d'un gain personnel. Ce n'est pas comme quelqu'un qui essaie de voler des cartes de crédits », a indiqué de son côté le directeur du MIT, qui a décidé de ne pas poursuivre son action en justice.

15.04 2015

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