La nouvelle édition du Dictionnaire des mouvements artistiques et littéraires 1870-2010 d'Alain et Odette Virmaux que vient de publier Le Félin est davantage qu'une simple actualisation (570 pages, 35 euros). Paru en 1992 au Rocher, cet ouvrage qui se distingue par un croisement des disciplines a été considérablement enrichi. De nouveaux "groupes, courants, pôles, foyers" étant apparus depuis vingt ans, il compte une soixantaine d'entrées nouvelles, comme "inculte", "Vacarme", "littérature-monde". Ou "autofiction" : "Nous avons eu des hésitations car au départ, c'est un concept édifié par un seul homme, conçu à son seul usage, explique Alain Virmaux. Mais il y a eu ensuite de tels débats qu'il est devenu un foyer." Epaulé après le décès de son épouse par Prosper Hillairet et Lucien Logette, Alain Virmaux a aussi révisé les notices à l'aune des connaissances nouvelles. Celle sur le nouveau romantisme de Gonzague Saint Bris a été réduite. La revue Les Temps modernes a été ajoutée, une place a été faite à l'excessivisme, aux cannibali italiens, aux nouveaux puritains britanniques... La notion de mouvement a elle aussi évolué. "Il y a un demi-siècle, pour se faire connaître, il fallait publier un manifeste incendiaire, mettre en cause Pierre, Paul ou Jacques. On pense aujourd'hui que ça n'est plus nécessaire et que c'est contre-productif. Les mouvements sont moins fracassants, mais toujours multidisciplinaires. »