Un embryon de BNUE

Un embryon de BNUE

La BNF lance la version bêta d’Europeana le 23 mars au Salon du livre et sur Internet. 12 000 ouvrages français, hongrois et portugais. L’ébauche d’un grand projet.

avec Laurence Santantonios (Livres Hebdo) Créé le 15.04.2015 à 20h04

Avant de quitter la présidence de la BNF, Jean-Noël Jeanneney a livré à Jacques Chirac le 21 mars comme promis la version bêta d’Europeana, contribution française à la bibliothèque numérique européenne. Le site (http://www.europeana.eu/ ) sera opérationnel à partir d'aujourd'hui et il sera en démonstration permanente sur le stand de la BNF au Salon du livre (1). Europeana donne accès à 7 000 ouvrages français provenant de la BNF, 4 000 autres de la BN de Hongrie et 1 000 de la BN du Portugal. Cet embryon de BNUE a pour vocation d’« alimenter la réflexion des partenaires européens tout en servant de test en grandeur réelle pour la modernisation technique de Gallica ».

Mode texte.

En effet, les 7 000 monographies françaises proviennent de Gallica et sont désormais lisibles à la fois en mode image et en mode texte, converties par un logiciel automatique de reconnaissance optique de caractère avec un taux de reconnaissance plancher de 96 %. Les textes provenant de Hongrie sont en partie en mode texte, et ceux du Portugal sont en mode image. La BNF a sélectionné un certain nombre de textes fondateurs de la culture européenne : œuvres-phares de la littérature francophone, documents historiques et sociaux, outils biographiques et bibliographiques. Les documents hongrois et portugais relèvent de l’histoire et de la littérature nationales, des récits de voyage, des ouvrages d’art, d’éducation...

L’esthétique d’Europeana n’est pas très originale, mais le site a le mérite d’être sobre et fonctionnel. Il utilise comme outil de recherche un logiciel libre de la fondation Apache, Lucene : recherche plein texte, recherches dans les notices, classement des résultats... Certaines options prévues comme la recherche avancée ou avec opérateurs boléens n’ont pas été introduites dans cette première version.

La France en tête.

D’autres pays devaient rejoindre Europeana, comme les Pays-Bas et l’Allemagne, mais des obstacles, notamment la disparité des formats, empêchent pour le moment la création d’une vraie base de données européenne. Il faudra plusieurs années pour que la BNUE grand format soit opérationnelle. La France, sur ce chapitre, affiche une bonne longueur d’avance. Les développements effectués pour Europeana servent aussi à réaliser la nouvelle version de Gallica dont les textes en mode image sont remplacés par du mode texte, au fur et à mesure qu’ils sont convertis (90 000 volumes fin 2008). Elle disposera des mêmes fonctionnalités : tris des résultats par langues et par sujets, navigation par tables des matières, espace de travail personnalisé, panier personnel, etc...

Parallèlement, la BNF continue de travailler avec les bibliothèques nationales européennes pour résoudre la question des formats, et répond régulièrement aux divers appels d’offres que lance la Commission européenne pour le projet « European Library » (TEL) dont l’objectif est de donner accès aux collections des 47 bibliothèques nationales d’Europe dans les cinq prochaines années.

(1) Jean-Noël Jeanneney la présentera au public le 23 entre 9 h 30 et 11 h salle Ghalib, et des démonstrations auront lieu tous les jours de 11 h à 16 h sur le stand de la BNF (B60).

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