Le 9e festival Quais du polar, qui s'est déroulé à Lyon du 29 mars au 1er avril (soit un jour de plus que l'an dernier), affiche un bilan positif avec 60 000 visiteurs, contre 45 000 l'an dernier, 25 000 livres vendus dans la grande librairie du palais de la Bourse, des rencontres pleines à craquer, et 10 000 jeunes se livrant à une grande enquête dans la ville.

Mais c'est l'ambiance chaleureuse et la venue d'auteurs du monde entier qui séduisent à la fois les amateurs du genre, un large public venu de loin et... les professionnels : éditeurs, journalistes et agents se déplacent désormais en nombre.

Pour cette 9e édition, les organisateurs avaient joué les têtes d'affiche : P. D. James l'a inaugurée en français et a reçu la médaille de la Ville de Lyon des mains du maire Gérard Collomb. Henning Mankell, interviewé par Bruno Corty du Figaro le 30 mars devant une salle comble, a été particulièrement émouvant en dédiant son intervention à Nelson Mandela. Harlan Coben, qui a donné le coup d'envoi du match Olympique lyonnais-Sochaux au stade Gerland, a fait rire le public lors de sa rencontre avec Pascale Frey, de Elle.

«Il n'y a pas que les grandes rencontres qui ont du succès. Le public apprécie aussi la présentation de L'inconnu du Nord Express à l'institut Lumière par Jeff Abott, la leçon d'art de Qiu Xaolong ou de Donna Leon au musée des Beaux-Arts, le débat entre Bernard Werber et les scientifiques à l'Opéra, ou la dictée d'Alexandre Astier», raconte Hélène Fischbach, directrice et chargée de la programmation.

La gastronomie lyonnaise et la fin de soirée sur une péniche, organisée le samedi par l'éditeur de poche Points, ont aussi fait partie des grands moments de la manifestation.

Si les achats se sont plutôt portés sur le poche, les libraires sont très satisfaits. «Samedi soir, nous avions fait le chiffre d'affaires de 2012, qui fut pourtant une année exceptionnelle», constate Cécile Terrien de la librairie Les vengeances tardives.

Les files d'attente s'allongeaient devant Henning Mankell, Harlan Coben, Bernard Werber, Donna Leon, Qiu Xaolong, ainsi que les régionaux de l'étape comme Olivier Barde-Cabuçon ou Pat Milesi.

Henning Mankell a signé 700 livres pour la seule journée du samedi, le Sino-Américain Qiu Xiaolong, 600 (en caractères chinois) sur les 3 jours, le Français Olivier Truc (prix Quais du polar-20 minutes pour Le dernier Lapon) 150 (en grand format), tandis que le Japonais Ira Ishida était en rupture de stock du premier volume de sa trilogie Ikebukuro West Gate Park.

«Les gens viennent aussi pour découvrir des livres et chercher des conseils. Depuis deux mois, toute l'équipe a lu les livres présentés sur le stand. Mais nous avons également très bien vendu nos coups de coeur», raconte Maya Flandin, de la librairie Vivement dimanche. «Nous vendons aussi du fonds, et pas uniquement des titres récents mais des livres qu'on aime», confirme Erik Fitoussi, de la librairie Passages.

En 2014, Quais du polar fêtera ses 10 ans et devrait avoir lieu fin mars. François Pirola, nouveau président de l'association, s'est engagé à «préserver la gratuité du festival, son ouverture d'esprit, son exigence de programmation et la qualité d'accueil du public qui ont fait son succès». Il subsiste cependant une menace sur la manifestation, en manque de financements.