L'Agora, qui a ouvert ses portes à Metz le 12 octobre, est le fruit d'un programme original qui réunit dans le même lieu une médiathèque, un espace numérique et un centre social. Situé dans un quartier populaire du nord de la ville, cet équipement, au croisement du culturel et du social, a été conçu dans le cadre d'une démarche participative menée avec les habitants. Il propose sur 2 446 m2 et trois niveaux tous les services d'un équipement de lecture publique moderne, un espace de découverte multimédia, une cafétéria gérée par une association, un jardin pédagogique en terrasse, également en gestion associative, des salles de travail, un musée numérique « micro-folie », une salle de spectacle de 120 places.
Les équipes de la bibliothèque et du centre social travaillent ensemble pour l'accueil des visiteurs et pour les animations. Toutes celles prévues dans le cadre de l'inauguration, notamment, ont été cogérées par le centre social et par la bibliothèque. « Il s'agit d'un projet commun, pas d'une juxtaposition d'institutions, insiste Hacène Lekadir, adjoint à la culture et au patrimoine de Metz. Cela se traduit dans le fonctionnement mais aussi dans l'architecture. Quand on entre dans le bâtiment, on ne sait pas si on est dans une bibliothèque, un établissement culturel ou un centre social. C'est une maison de la culture du XXIe siècle où l'on vient se cultiver, étudier, se distraire, rencontrer d'autres personnes. »
Le week-end d'inauguration a attiré 2 000 visiteurs venus des environs immédiats mais aussi de quartiers plus éloignés, et a donné l'occasion à 200 nouveaux usagers de s'inscrire, gratuitement, dans le réseau de lecture publique messin qui compte 6 bibliothèques. « Nous mettons l'accent sur la qualité d'accueil des visiteurs, souligne Pascale Valentin-Bemmert, directrice des médiathèques de Metz. Les gens du quartier doivent sentir que cet équipement est pour eux. Nous ne sommes plus assis derrière un bureau, nous allons au-devant des gens. Nous devons aussi accepter que les usagers changent, que certaines personnes viennent uniquement pour trouver une place assise et brancher leur ordinateur portable. C'est un changement de posture important de la part des bibliothécaires. » Le programme a coûté 10 millions d'euros dont 47 % financés par la ville de Metz et 53 % par des subventions publiques, dont l'Etat, la Région Grand Est, le conseil départemental de la Moselle et l'Union européenne (Fonds de développement régional européen).