Le groupe Lagardère a réduit ses pertes à 101 millions d’euros en 2021 (contre -688 millions d’euros en 2020) avec des ventes en hausse de 15,6%, grâce notamment à une reprise des ventes dans les magasins des gares et des aéroports, durement touchés pendant les confinements.
Tel est le premier enseignement des résultats financiers du groupe, dévoilés jeudi 17 février. « Nous avons vécu une année exceptionnelle dans toutes les divisions », a estimé Arnaud Lagardère, le P-DG du groupe, lors d'une conférence avec des analystes financiers.
L'édition, avec le poids lourd mondial Hachette, a « bénéficié d'un marché florissant » et la distribution (magasin duty free et Relay) « est en très bonne forme », a-t-il affirmé. Du côté des médias, le JDD, Paris Match et l'activité licences (magazine Elle) « se portent bien », a-t-il fait valoir. En revanche, Europe 1 « perd toujours de l’argent », « beaucoup d'argent pour nous ».
En France, une forte hausse
Dans le détail, l’activité édition a vu son chiffre d’affaires progresser de 9,4% à 2,6 milliards d’euros (+7,3% comparé à 2019), avec une marge opérationnelle de 13,5% (Résultat net de 351M€). "Dans un contexte de marché porteur et fort de succès éditoriaux sur l’ensemble des zones géographiques, et des segments d’activité pour tous les âges, le chiffre d’affaires de la branche atteint un niveau historique" explique le groupe.
En France, la branche enregistre une forte hausse de son chiffre d’affaires de +13,8% en 2021. Le segment Illustré a connu une forte progression en 2021, en particulier sur les livres Pratique et les ouvrages Jeunesse tels que les mangas et les bandes dessinées (avec la parution d’Astérix et le Griffon en octobre ou encore le succès de la série L’Attaque des Titans chez Pika). La demande des lecteurs pour ce type d’ouvrages a également eu un effet positif sur la Distribution des éditeurs tiers. Seule l’Éducation est en repli en raison de l’absence de réforme scolaire, comme attendu.
Au Royaume-Uni, la hausse est de 2,5%, aux Etats-Unis la croissance est de 3,7%, en Espagne-Amérique latine, l'activité augmente de 5%.
Les autres divisions
De son côté, la branche distribution a elle vu son chiffre d'affaires augmenter de 33,1% en 2021, à 2,29 milliards d’euros. Mais celui-ci reste encore toutefois substantiellement inférieur à celui d'avant le coronavirus (-46,1% par rapport à 2019). Dans les autres activités, qui comprennent le pôle médias, le chiffre d'affaires a augmenté de 5,7% à 242 millions d'euros (-15,2% par rapport à 2019).
Globalement, et malgré la reprise observée en 2021, le chiffre d'affaires du groupe, à 5,13 milliards d’euros (+18,6%), reste inférieur de 26,5% à celui d'avant la crise du coronavirus. Ceci dit, le résultat opérationnel du groupe est redevenu positif en 2021 (+249 millions d'euros, contre une perte opérationnelle de 155 millions d'euros en 2020). « Après une année 2021 exceptionnelle et dans un contexte toujours incertain en 2022, poursuite des efforts de maîtrise des coûts et de la trésorerie tout en restant attentif aux opportunités de développement », affirme enfin un communiqué de presse.
Le groupe Vivendi contrôlé par Vincent Bolloré, qui détient environ 45% de Lagardère, doit lancer dans les prochaines semaines une OPA pour acquérir le reste des actions du groupe fondé par Jean-Luc Lagardère. Arnaud Lagardère soutient l'opération et a indiqué qu'il envisageait d'augmenter légèrement sa participation dans le groupe qui porte son nom. « Je voudrais idéalement, si c'est possible car ça dépend des marchés, acquérir quelque chose comme 3 ou 4% pour atteindre 15% dans un futur proche », a-t-il déclaré.