Une assemblée d'auteurs unanimes pour un contrat numérique distinct

De gauche à droite: Thomas Simonnet (Gallimard), Joëlle Losfeld (éditions Joëlle Losfeld), Bertrand Legendre (université Paris 13) et Catherine Guillebaud (Arléa).

Une assemblée d'auteurs unanimes pour un contrat numérique distinct

Réunis dans les locaux de la SGDL, une cinquantaine d'auteurs se sont prononcés pour un relèvement des droits numériques, signés pour une durée limitée et dans le cadre d'un contrat séparé.

Par Hervé Hugueny
avec hh Créé le 15.04.2015 à 20h04

Signataires d'une tribune dans Le Monde du 2 décembre dernier qui demandait notamment des droits plus élevés dans le numérique, Paul Fournel, Cécile Guilbert, Hervé Le Tellier, Gérard Mordillat et Gilles Rozier ont donné une suite à cette première initiative en appelant les auteurs à se réunir à l'hôtel de Massa, le 4 février dernier, au siège de la Société des gens de lettres.

Une cinquantaine d'entre eux ont répondu à l'appel, et ont échangé sur leurs relations avec leurs éditeurs en matière de droits numériques. Les plus motivés ont indiqué qu'ils avaient refusé de signer l'avenant couramment proposé, alignant leur montant sur celui des droits papier.

“Avec des prix nets bien inférieurs, si le numérique devient le support de vente principal, nous ne pourrons pas envisager de survivre dans ces conditions”
, a résumé Hervé Le Tellier, qui a agité la menace de solutions alternatives : “Les éditeurs ont besoin d'auteurs, mais le contraire est-il encore forcément vrai dans l'univers actuel, ou les auteurs d'un certain niveau de notoriété peuvent envisager de se débrouiller seuls ? Les éditeurs ont un effort à faire”.

Amazon, qui laisse 70 % du prix de vente du livre aux auteurs qui publient en direct sur son site, a été évoqué parmi ces pistes à étudier, ou encore Publie.net, l'éditeur numérique créé par François Bon, qui propose aux auteurs 30 % des recettes perçues.

Les auteurs présents ont trouvé un accord sur trois points à défendre face aux éditeurs : les droits numériques doivent être supérieurs à ceux du papier, en raison du prix de vente inférieur des ebooks ; ils sont concédés pour une durée limitée, dans la mesure où cet univers est très changeant. D'autre part, comme ils ne seraient jamais indisponibles, seule clause de sortie possible actuellement dans le papier, l'auteur ou ses héritiers n'auront aucun moyen de les récupérer s'ils sont alignés sur la durée des droits patrimoniaux ; enfin, ils doivent faire l'objet d'un contrant séparé, dans la mesure où ils ne relèvent pas des droits principaux, selon les auteurs.

Ces principes seront développés dans une autre tribune ou lettre ouverte à publier rapidement, et signée du “Collectif du 4 février”.

“Nous souhaitons montrer aux responsables des différentes sociétés représentant des auteurs qu'ils sont soutenus par un courant fort dans leurs négociations actuelles avec le SNE”, insiste Hervé Le Tellier.

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