«C'est un honneur pour un écrivain d'être poursuivi pour un délit d'opinion»: voilà comment a Erri De Luca a réagit suite à l’ouverture d’une enquête préliminaire contre lui, jeudi 26 septembre. L’auteur italien a récemment exprimé dans la presse son opposition au projet de ligne à grande vitesse (LGV) entre Lyon et Turin. Suite à ses déclarations, le promoteur du projet, Lyon-Turin-ferroviaire (LTF), l’avait menacé de poursuites pour incitation au sabotage (voir notre
actualité). Le promoteur a finalement mis ses menaces à exécution, et ce malgré la pétition de soutien à l’écrivain, signée par de nombreux écrivains, éditeurs et journalistes.
La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.
Le prix Femina étranger 2002 pour
Montedidio (Gallimard) avait notamment déclaré que les sabotages et les actes de vandalisme
étaient
«nécessaires pour faire comprendre que le TGV est un ouvrage inutile et nocif». Il avait aussi affirmé
que
«les paroles ne suffisent pas, un intellectuel doit être cohérent et mettre ses idées en pratique», avant d’expliquer qu’il avait lui-même participé à des opérations de sabotage sur les lieux du chantier, dans le Val de Suse (Piémont). Ce type d'action est encore régulièrement menée par des opposants. Erri De Luca n’a jamais caché ses engagements politiques. Il a été l'un des dirigeants du mouvement d'extrême gauche Lotta Continua, très actif dans les années 1970.