Les représentants syndicaux estiment que "les perspectives d’avenir du site Richelieu sont particulièrement inquiétantes", et que "les locaux dédiés aux personnels, aux documents et aux lecteurs ne cessent de se réduire, car plus de 40% des collections vont devoir être délocalisés hors de Paris, et plusieurs salles de lecture sont appelées à disparaître".
Cette pétition, qui a déjà recueilli une centaine de signatures, fait suite à la réunion du 16 février dernier qui a rassemblé au ministère de la Culture des représentants des syndicats, la direction de la Bibliothèque nationale de France, le service du livre et de la lecture du ministère de la Culture ainsi que l’Oppic (Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture), maître d’ouvrage du programme de rénovation du quadrilatère Richelieu.
Lors de cette réunion, a été présentée la décision que, lors de la phase 2 des travaux, les équipes de la BNF soient impliquées dans la prise en main du bâtiment un an avant la livraison. L’Oppic assurera par ailleurs un accompagnement des équipes pendant un an après l’ouverture.
Réorganisation et cessions
Les salles de lecture du département des Cartes et plans et du département des Estampes seront bien rassemblées, faute de lecteurs pour maintenir deux salles. La salle du département Musique sera, elle, installée dans la salle de lecture des manuscrits. Les salles libérées seront affectées à d’autres activités telles que le travail en groupe ou l’accueil de conférences ou de séminaires. "Il ne s’agit pas de réduire les espaces d’accueil des lecteurs mais de les réattribuer à de nouvelles manières de les accueillir en prenant en compte l’évolution de leurs pratiques", fait valoir Cheng Pei, chef du projet Richelieu, joint par Livres Hebdo.
Concernant les ventes de bâtiments, Sylviane Tarsot-Gillery, directrice générale de la Bibliothèque nationale de France rappelait lors d’un entretien avec Livres Hebdo le 7 février, que la BNF a décidé de se séparer de plusieurs de ses bâtiments dès 2013. L’hôtel de Nevers, inoccupé depuis près de 20 ans, devrait être repris par l'Université Paris-Sorbonne parisienne pour y accueillir des chercheurs et le laboratoire de recherche musicale Irémus. Le sort du bâtiment qui abrite actuellement le département Musique, qui rejoindra le site Richelieu en 2020, n’est pas encore fixé. La BNF pourrait recourir à un promoteur qui prendrait en charge le désamiantage du bâtiment en échange de contreparties. La vente en l’état du bâtiment, entièrement amianté, semble peu envisageable, de même que la remise en état par la BNF elle-même, le coût de l’opération étant estimé à 14 millions d’euros.
A propos du départ de 40% des collections dans des réserves hors de Paris, la directrice générale souligne que c’est le cas dans toutes les grandes bibliothèques patrimoniales.
"Les travaux engagés ne concernent pas une simple rénovation mais la création d’un projet entièrement nouveau transformant le site Richelieu en un vaste campus de recherche autour de l’histoire et l’histoire de l’art, qui sera aussi largement ouvert au grand public, souligne Sylviane Tarsot-Gillery. C’est grâce à ce projet ambitieux que nous avons pu obtenir les subventions nécessaires à la rénovation".