"Depuis ce déménagement, Ali disparaît petit à petit de Saint-Germain-des-Prés, dans la plus grande indifférence. C'est une profession qui s’éteint. Une de plus, dans ce quartier qui voit disparaître une à une les librairies, s’éloigner aussi toutes les maisons d’édition. Alors on pourrait ne pas réagir, se dire qu’ainsi va « Le Monde ». Qu’il est bien agréable tout de même de pouvoir acheter une jolie robe très chère ou d'aller boire un café dans un bistrot très chic. Et que défendre l’identité et l’âme d’un quartier intellectuel, c'est un peu vieux jeu. Pourtant, autant qu’une profession, c’est aussi un symbole qui risque de partir avec Ali (...). Ali, le dernier crieur de journaux, est un symbole de l'existence d'une presse libre, engagée et éternelle", indique la pétition.
"Symbole d'une presse libre, engagée et éternelle"
Cette figure du quartier de Saint-Germain-des-Près qui arpente le boulevard avec des exemplaires du Monde ou du Journal du Dimanche à la main, et invente des scoops humoristiques pour vendre ses journaux, a voyagé de la Grèce à l'Afghanistan, en passant par la Chine puis la France. Suite à sa rencontre avec le professeur Choron, on lui donne un local à Charlie Hebdo et il commence un premier emploi : vendeur de journaux.
Ali Akbar a publié deux essais chez J.-C. Gawsewitch éditeur. Je fais rire le monde mais le monde me fait pleurer, paru le 24 février 2005, relate sa vie et la brutalité de son parcours. Originaire du Pakistan, il doit travailler très tôt pour survivre. A 18 ans, il quitte sa famille, son pays et débarque en France après avoir parcouru le monde. Là, il vit de petits boulots, avant de devenir vendeur de journaux à la criée.
La fabuleuse histoire du vendeur de journaux qui a conquis le monde... est publié le 11 juin 2009. Le récit suit la difficile intégration de sa famille en France et témoigne du rôle important de l'école à travers l'exemple de son fils, qui a obtenu, grâce à l'aide de certains professeurs, une licence professionnelle.