2011 sera à marquer d'une pierre blanche : pour la première fois, la rentrée littéraire sera aussi numérique. Dès le 18 août, les premiers romans qui arriveront en librairie seront disponibles, parallèlement, sous forme de fichiers électroniques. Encore rare en 2010, l'offre sera générale chez les grands éditeurs, pour les ouvrages français en tout cas, et accessible sur les principales plateformes de distribution numérique. La politique des prix demeure prudente. La plupart des éditeurs ont choisi de pratiquer un rabais qui va de - 10 à - 25 %, tout en reconnaissant qu'il leur faudra certainement aller plus loin pour que ce nouveau marché se mette réellement à exister.
S'ils sont bien décidés à ne pas laisser passer le train du numérique, sans pourtant savoir ce qu'en attend le public, les éditeurs se révèlent surtout bousculés par un premier semestre extrêmement maussade. Ils proposent donc pour la rentrée 2011 une production maîtrisée. Plus resserrée que celle de l'année dernière, elle rejoint en quantité le cru 2009, avec au total 654 romans français et étrangers, l'un des plus faibles volumes depuis dix ans. On note surtout une grande frilosité sur les premiers romans, pourtant habituellement en vedette à ce moment de l'année. Ils ne sont que 74 contre 85 en 2010 et 87 en 2009.
Il n'empêche, les libraires ont été particulièrement nombreux à se presser aux réunions de présentation organisées pendant tout le mois de juin par les éditeurs. C'est que la production éditoriale de la deuxième partie de l'année est désormais cruciale. C'est elle qui fera entrer, ou non, les lecteurs en librairie. Les ouvrages envoyés en service de presse ces jours-ci sont autant de promesses.
Beaucoup ne décevront pas. C'est en tout cas ce que nous avons noté depuis six semaines en vous présentant dans chaque numéro de Livres Hebdo ces romans français et étrangers qui nous ont séduits. Au total, ce sont plus d'une centaine de ceux qui paraîtront avant le 6 septembre - auxquels s'ajoutent quelques essais - que nous aurons chroniqués. En attendant la suite, à partir de notre numéro de reprise, le 19 août.