RENCONTRES

Plus de 190 professionnels étaient réunis à la Bulac, le lundi 16 janvier, pour ébaucher de nouvelles pistes dans le signalement des ressources numériques.- Photo VÉRONIQUE HEURTEMATTE/LH

Comment donner une plus grande visibilité aux ressources numériques, toujours plus nombreuses, proposées par les bibliothèques universitaires ? C'est à cette question, devenue un enjeu majeur pour les établissements, qu'était consacrée lundi 16 janvier la journée d'étude de l'Aura, le réseau des utilisateurs des services de l'Agence bibliographique de l'enseignement supérieur (Abes). 190 professionnels se sont retrouvés à la Bibliothèque universitaire des langues et civilisations (Bulac) à Paris pour échanger sur leurs pratiques en la matière et esquisser des pistes pour l'avenir. Car devant l'accroissement de la documentation électronique, le travail colossal mais effectué de manière isolée par chaque bibliothèque ne peut plus suffire. Or il n'existe pas d'outil de signalement satisfaisant : les notices proposées, de manière onéreuse, par les fournisseurs de documentation numérique sont abondantes mais de qualité inégale. Quant au Sudoc, le catalogue collectif des bibliothèques de l'enseignement supérieur alimenté de manière mutualisée et géré par l'Abes, il contient encore trop peu de notices de documents numériques. Le signalement des ressources électroniques représente pourtant un défi de taille pour les établissements : non seulement répondre aux besoins de leurs utilisateurs, mais également asseoir leur rôle dans la chaîne documentaire, de plus en plus grignotée par des opérateurs privés. Exemple : Mendeley Advisor, un logiciel d'organisation documentaire destiné aux particuliers, a enregistré en deux ans d'existence 1,4 million d'utilisateurs et 142 millions de références bibliographiques. "Le risque est que les bibliothèques continuent d'acheter les contenus mais que ce soit des opérateurs privés qui apportent la valeur ajoutée", a alerté Nicolas Morin du Pres de Toulouse.

Vers un outil national

Autre aspect : la connaissance fine, grâce à des données statistiques, de l'utilisation de ces ressources par les usagers. Jérôme Kalfon, directeur du SCD Paris-Descartes et membre du consortium Couperin, a annoncé pour cet été le lancement d'un logiciel de gestion de statistiques, développé conjointement avec le JISC, l'équivalent britannique de Couperin. Les interrogations et les visages se sont tournés toute la journée vers l'Abes, dont le nouveau projet d'établissement a fait de la signalisation des ressources numériques un axe majeur. Son directeur, Raymond Bérard, a fourni des précisions sur le projet Istex, la base de données qui centralisera, dans le cadre de licences nationales, les acquisitions de ressources électroniques rétroactives des éditeurs et qui devrait, à terme, recenser et localiser également les acquisitions électroniques courantes des établissements.

23.02 2015

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