Traducteurs littéraires et éditeurs sont ressortis satisfaits de leur rencontre du 15 septembre au Centre national du livre. Réunis autour du rapport de Pierre Assouline au CNL sur "La condition du traducteur", le Syndicat national de l'édition et l'Association des traducteurs littéraires de France (ATLF) ont renoué un dialogue interprofessionnel suspendu depuis 1993, date de la signature de la deuxième mouture du Code des usages de la traduction littéraire, qui régit les relations entre éditeurs et traducteurs.
A l'occasion de leur rencontre au CNL, le SNE et l'ATLF ont décidé de créer quatre groupes de travail chargés d'inventorier les problèmes et de trouver des solutions. Constitués d'un ou de deux représentants de chacune des deux organisations, ces groupes plancheront sur le statut de la traduction, le statut du traducteur, la rémunération et l'évolution des contrats. Le SNE et l'ATLF se retrouveront en décembre au CNL pour un bilan à mi-parcours. Missionné par le CNL pour réaliser un état des lieux de la traduction en France (1), Pierre Assouline avait mis en lumière la paupérisation des traducteurs, l'instabilité des contrats, la dégradation des conditions de travail, les problèmes posés par l'inflation des formations et l'hégémonie de l'anglais... Il décrivait aussi la sous-traitance du travail par certains traducteurs, et un monde éditorial de plus en plus complexe, avec une réduction des durées de cessions de droits ou encore la pression de certains agents pour que l'auteur approuve la traduction.
(1) Voir LH 872 du 1.7.2011, p. 12-15.