C'est un petit homme, une fin de siècle. 1889, Cadix, un voyageur entre deux âges, peut-être entre deux histoires. Il prétend s'appeler Charles Sannois, être négociant en vins, avoir fui Paris, le deuil de sa mère, l'épidémie de grippe asiatique qui s'y répand ; bref, avoir toutes les raisons de se retrouver là, réfugié sous le grand soleil de la ville et bientôt à la Grande Canarie qui est son but ultime. Pendant ce temps-là, dans la capitale française, l'émoi est grand lorsque l'on constate que le célébrissime compositeur Camille Saint-Saëns a disparu.
À quelques jours de la première de son Ascanio, le Palais Garnier n'est pas le dernier à s'en inquiéter. Bien sûr, Sannois et Saint-Saëns ne font qu'un, lequel prend le temps sur son île refuge de panser ses plaies, ses chagrins, les aléas pesants de sa gloire. Un jour, dans une riche demeure, il entend jouer sa musique et ne résiste pas à s'introduire dans ces lieux. Avant que de devoir mettre un terme à son escapade, il y fera la connaissance d'un jeune homme qui changera non sa vie, mais sa perception poétique des choses, du désir peut-être aussi.
Dans cet infiniment gracieux Vertige de l'hélice, Vincent Borel confirme, qu'après ses ouvrages sur Wagner ou Lully, il est bien notre écrivain contemporain de la musique. Musique justement, c'est le mot d'ordre de son style comme une obligation morale qui aurait l'élégance de ne pas se laisser deviner. C'est tout simple, cela s'appelle l'art.
Vertige de l'hélice
Sabine Wespieser Éditeur
Tirage: 5 000 ex.
Prix: 19 € ; 224 p.
ISBN: 9782848054162