Avant-critique Roman

La renarde. Le 15 septembre 2017, la jeune Suzuko, taxidermiste de profession, fascinée par les animaux empaillés et l'irrationnel, est tuée, renversée par un camion non loin du marché aux poissons de Tokyo près d'où elle habitait avec Vincent, son petit ami montréalais. Lui était envoûté par le Japon et les Japonaises, elle était devenue une plasticienne connue pour ses performances (elle avait décidé de passer le reste de sa vie masquée d'une jolie tête de renarde, laquelle figurerait même sur son passeport). Ils s'étaient rencontrés chez lui, le 11 mars 2016, dans une librairie où il dédicaçait un de ses livres, et ne s'étaient plus quittés depuis. Ce n'est rien de dire que le jeune homme a eu du mal à s'en remettre.

Cependant, quelques mois après l'accident, le 7 janvier 2018, il revient à Tokyo, retrouve Ayumi, la galeriste de Suzuko, qui veut lui rendre un hommage informel. Il refuse mais rencontre, à l'occasion d'un vernissage, une autre Japonaise, Kana, étrange elle aussi, qui réussira peut-être, un jour, à lui faire oublier Suzuko...

Présenté comme une autofiction très minutieusement précisée dans le temps, Le fantôme de Suzuko, troisième roman du Montréalais Vincent Brault, né en 1978, est un récit angoissant et captivant sur l'emprise amoureuse (façon L'empire des sens, en moins sanglant, quoique...) dans la jet-set artistique tokyoïte, branchée, alcoolique et perverse. Une macabre pantomime.

Vincent Brault
Le fantôme de Suzuko
Éditions Héliotrope
Tirage: 2 000 ex
Prix: 19 € ; 204 p.
ISBN: 9782898220296

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