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Vivendi (Editis) entre dans le capital de Lagardère (Hachette)

Vincent Bolloré.

Vivendi (Editis) entre dans le capital de Lagardère (Hachette)

Le propriétaire d'Editis, deuxième groupe éditorial français, entre au capital du groupe Lagardère, propriétaire d'Hachette, leader international.

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Par Vincy Thomas
Créé le 21.04.2020 à 21h00

"A la suite de la vente de 10% des 100% du capital d’Universal Music Group (UMG) que Vivendi possède sur la base d'une valeur d'entreprise de 30 milliards d'euros, Vivendi annonce l’acquisition de 10,6% des titres du groupe Lagardère", annonce un communiqué envoyé après la fermeture de la bourse de Paris.

Pour le groupe de Vincent Bolloré, "il s’agit d’un placement financier à long terme témoignant de la confiance de Vivendi dans les perspectives de ce groupe français, fort de positions de leadership international dans ses principaux métiers et qui traverse, comme beaucoup d’autres, une période difficile."

Dans les faits, c'est le propriétaire d'Editis (depuis février 2019), deuxième plus grand groupe d'édition en France, qui met un pied chez l'actionnaire principal d'Hachette Livre, leader français du secteur et également en position de force sur les marchés anglophones et hispanophones, sans qu'on sache à court ou moyen terme l'impact d'un rapprochement éventuel entre les deux entités. Une reprise du premier éditeur français poserait des problèmes de concurrence à Vivendi.

Bataille de tranchées

Cette manœuvre capitalistique intervient à la veille d'une assemblée générale de Lagardère, le 5 mai, annoncée houleuse à cause de la détermination du fonds d'investissement britannique Amber, premier actionnaire avec 16% du capital, qui veut revoir la stratégie et la gouvernance du groupe. Arnaud Lagardère (7,3% du capital), critiqué pour sa gestion des actifs du groupe, a sollicité, par l'entremise de Nicolas Sarkozy, qui a rejoint en février le conseil de surveillance de Lagardère SCA, Marc Ladreit de Lacharrière (Webedia, La Revue des deux mondes, plusieurs salles de spectacle), qui, selon Les Echos, prendrait un peu moins de 5% du capital, et Vincent Bolloré, premier actionnaire de Vivendi (Editis, Canal +, UMG, Havas...).

"Il y a deux stratégies qui se font face. La nôtre, qui consiste à remettre le groupe au travail dans la crise et l’après-crise, autour de ses trois métiers : l’édition, le travel retail et les médias. Et l’autre, qui organise son démantèlement", a déclaré hier au Monde Patrick Sayer, candidat d'Amber pour la présidence du conseil de surveillance de Lagardère, qui a cédé toutes ses activités dans le divertissement et le sport, et une grande partie de sa branche médiatique.

Fragilisé par la conjoncture économique et attaqué pour sa gouvernance jugée trop centralisée, Arnaud Lagardère peut se prévaloir d'un statut juridique particulier, une société en commandite par actions, qui lui permet de contrôler son groupe avec seulement 7% du capital. Pour le mettre en minorité, Amber doit réunir 50% des votants, soit environ 35% des droits de vote totaux. Tout dépendra, dans ce contexte, de l'attitude des autres principaux actionnaires: le Qatar (20% des droits de vote), et la Caisse des dépôts et consignations (5% des droits de vote), bras financier de l'Etat.



 

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