Avec la vente du magazine Gala au groupe Le Figaro finalisée mardi 21 novembre, le groupe Vivendi annonce pouvoir prendre le contrôle de Lagardère, selon un communiqué envoyé dans la matinée.
« Vivendi détient à ce jour 57,95 % du capital de Lagardère et peut dès à présent pleinement exercer un peu plus de 50 % des droits de vote », est-il précisé. Cette opération permet au groupe de Vincent Bolloré de changer de dimension et d’augmenter significativement son volume d’activité avec un chiffre d’affaires « pro forma combiné de plus de 16,5 milliards d’euros », contre 9,6 milliards en 2022, avec un effectif presque doublé d’environ 66 000 salariés sur tous les continents.
Concernant l’édition, « l’un des deux métiers principaux de Lagardère » selon le communiqué, il permet à Vivendi de revendiquer la troisième position d’éditeur grand public au monde, derrière l’allemand Bertelsmann (Penguin Random House) et le britannique Pearson, spécialisé dans l’éducation.
« Filiale indépendante et autonome »
« Cette opération permet au groupe Lagardère de bénéficier du soutien d’un actionnariat stable et de long terme, pour l’accompagner dans ses projets de développements », fait part l’annonce. « L’alliance de nos savoir-faire marque une nouvelle étape dans notre ambition stratégique de transformation, d'internationalisation et d'intégration, et nous propulse vers l'avenir », se réjouit Yannick Bolloré, président du conseil de surveillance de Vivendi.
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Dans un entretien au Figaro avec son père Vincent et Arnaud Lagardère, le dirigeant de 43 ans assure que « le groupe Lagardère restera une filiale indépendante et autonome », précisant qu’il restera coté en bourse pour « maximiser la valeur ». De son côté, le fils du fondateur Jean-Luc Lagardère, âgé de 62 ans, confirme rester actionnaire du groupe, dont il détient toujours 11,11 % du capital et 12,76 % des droits de vote.
Humensis en ligne de mire
L’enquête lancée par la Commission européenne cet été sur une éventuelle prise de contrôle anticipée, et qui pourrait entraîner une amende allant jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires de Vivendi, ne semble pas freiner l’enthousiasme des dirigeants, qui se disent « confiants et de bonne foi ». Désormais, les équipes de Vivendi et Lagardère peuvent se parler.
Comme les nouveaux patrons d’Editis, le nouveau triumvirat du leader Hachette, dont Arnaud Lagardère a été nommé P-DG la semaine dernière, ne cache pas ses ambitions d’acquisitions à l’international mais également en France, avec en ligne de mire le groupe Humensis (L’Observatoire, Belin…), qui pourrait être mis en vente par son propriétaire, le réassureur Scor. Toujours d'après Arnaud Lagardère, cité par le Figaro. Un groupe qui intéresse également Madrigall (Gallimard, Flammarion...) et Albin Michel. C’était attendu : après plus de deux ans d’attente, le rapprochement entre Vivendi et Lagardère dorénavant effectif va entraîner des mouvements dans l’édition française et probablement au-delà.