Les proies a valu à Sofia Coppola le prix de la mise en scène. Ce film américain, qui se déroule lors de la guerre de Sécession, avec Nicole Kidman (honorée par un prix spécial du 70e anniversaire), Elle Fanning, Kirsten Dunst et Colin Farrell, est la troisième adaptation cinématographique du premier roman de Thomas Cullinan (1966) réédité chez Rivages (« Rivages noir ») en 2014.
You Were never really here était un sérieux candidat à la Palme d'or depuis sa projection à la presse vendredi soir. La cinéaste britannique Lynne Ramsey a reçu le prix du scénario et l'acteur américain Joaquin Phoenix le prix d'interprétation masculine. Ce film noir sur un tueur à gages hanté par les traumatismes de son enfance et de la guerre est adapté du roman de Jonathan Ames, Tu n’as jamais été vraiment là (Joëlle Losfeld, 2013 ; Folio policier, 2015).
120 battements par minute de Robin Campillo, grand favori des festivaliers, a été distingué par le Grand prix du jury, en plus du Prix de la critique internationale, de la Queer Palm et du Prix François Chalais, tous remis hier. La fresque chorale relate les premières années d'Act Up, leur actions collectives contre des institutions indifférentes et leur combat personnels contre la maladie qui fauche tout un pan de la jeunesse.
Quelques livres récents reviennent sur ces "années SIDA" comme Les années sida à l'écran de Didier Roth-Bettoni (Erosonyx, à paraître le 9 juin), Ce que le Sida m'a fait : art et activisme à la fin du XXe siècle de Elisabeth lebovici (JPR, 1er mai) ou encore Le moment politique de l'homosexualité : mouvements, identités et communautés en France de Massimo Prearo (Presses universitaires de Lyon, 2014).
A ces livres ajoutons deux autres, signés de Didier Lestrade, l'un des co-fondateurs du mouvement en France, et dont la vie a fotement inspiré l'un des personnages du film : Sida 2.0 : 1981-2011 : 30 ans de regards croisés : 30 ans = 30 millions de morts du sida (Fleuve noir, 2012) ou Act up : une histoire (Denoël, 2000).