Le retrait d'une subvention de 580000 euros et la hausse des coûts ont contraint BAnQ à réduire sa masse salariale de 5,4% de ses postes (ce qui représente 1,6 million d'euros).
Quatrième vague de suppressions de postes en 9 ans
Dans leur courrier, les professionnels rappellent que le Premier ministre avait affirmé que BAnQ était "un écrin exceptionnel du savoir, un lieu d'ancrage dans la population lectrice et même une deuxième maison pour la plupart." "Cette nouvelle coupe constitue la quatrième vague d'abolition de postes depuis 2009 représentant un manque à gagner de près de 15 millions de dollars canadiens (10,1 millions d'euros, ndlr)" expliquent-ils.
Ils ajoutent: "Cette décision inconséquente survient alors que les services aux citoyens ont déjà été revus à la baisse: réduction des heures d'ouverture, de la programmation, élimination de postes, et se justifie d'autant moins que l'achalandage, les prêts de documents et l'utilisation des collections numériques sont en augmentation constante à BAnQ." Ils soulignent que la position du ministre de la Culture, Luc Fortin, est contradictoire avec ses discours et ses gestes symboliques, notamment après avoir reçu la Déclaration des bibliothèques québécoises le 19 octobre 2016.
Des gens inquiets qui croient fermement aux missions de leur institution. Pas qu'une question d'#emplois. #jesoutiensbanq #savoir #culture pic.twitter.com/R9AyR7Z5Jy
— Véronique Parenteau (@vparenteau) 9 juin 2017
Les professionnels s'inquiètent aussi des répercussions sur différentes missions de BAnQ comme la numérisation et la diffusion des archives, l'inclusion sociale et l'éducation, la qualité de service et les conditions de travail et enfin le soutien aux bibliothèques québécoises.
Plus alarmant, ils se plaignent du "désengagement de l'État" et du "recours bruyant à la privatisation depuis quelques années", avec "des logos dans l'espace public" autant de "signes inquiétants de l'emprise néolibérale sur l'avenir de BAnQ, comme sur celui de nos bibliothèques." Par ailleurs, ils remarquent que "le gouvernement actuel renoue aussi avec une stratégie utilisée maintes fois par le passé consistant à passer la facture aux municipalités, pour mieux se soustraire à ses obligations en matière de bibliothèques."
Plusieurs organismes et institutions ont relayé le courrier et soutenu l'initiative des bibliothécaires, notamment sur les réseaux sociaux avec le hashtag #JeSoutiensBAnQ.