La journaliste norvégienne Aasne Seierstad, auteur du best seller Le libraire de Kaboul, paru en france chez Lattès en 2003, s'est dite mercredi "heureuse" après une décision de la Cour d'appel d'Oslo qui l'a blanchie des accusations de violations de la vie privée de la famille afghane qui l'avait accueillie (voir notre actualité du 5 août 2010).

En juillet 2010, le tribunal de première instance d'Oslo avait condamné Aasne Seierstad et sa maison d'édition Cappelen Damm à verser chacun 125 000 couronnes (15 600 euros) à Suraia Rais, la deuxième femme du libraire chez qui la journaliste avait vécu plusieurs mois au moment de la chute des talibans en 2001.

Mardi, la Cour d'appel a cassé ce jugement, estimant qu'Aasne Seierstad avait bien révélé des aspects de la vie privée de sa famille d'accueil mais que cela n'enfreignait pas la loi.

Aasne Seirestad a déclaré à l'AFP : "C'était un verdict très clair: unanime, relaxe sur absolument tous les points", soulignant qu'elle avait obtenu "la confiance d'avoir travaillé en respectant toutes les règles journalistiques, éthiques et juridiques".

L'avocat de Suraia Rais a indiqué qu'il allait faire appel auprès de la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire norvégienne.

Aasne Seierstad s'est toutefois dite confiante, relevant qu'il n'était pas sûr que la Cour suprême accepte de traiter l'affaire et que sa jurisprudence était encore plus libérale que la Cour d'appel en matière de liberté d'expression.

L'ouvrage est une plongée dans le quotidien de la famille de Sultan Khan, un nom fictif derrière lequel se cache Mohammed Shah Rais, qui se bat pour préserver la culture afghane dans un univers marqué par le mépris des hommes envers les femmes.