Nouvelle collection

Un nouveau challenger dans l’arène très convoitée du New Adult ! En janvier prochain, c’est au tour d’Albin Michel de lancer sa collection de romances pour adultes. Baptisée « Nox », cette dernière mêlera romances contemporaines, romantasy et romantic suspens. Nine Gorman, autrice des best-sellers Ashes falling for the sky et La nuit où les étoiles se sont éteintes chez Albin Michel Jeunesse, s'est vu confier la direction de cette nouvelle collection. Elle a répondu à nos questions.

Livres Hebdo : Comment cette collection « Nox » a-t-elle vu le jour ? 

Nine Gorman : C’est Marion Jablonski, la directrice des départements jeunesse et bande dessinée chez Albin Michel qui est venue me chercher. En discutant, nous avons noté une vraie porosité entre le lectorat de romances Young Adult et celui de romances New Adult. À partir de là, il nous est apparu assez évident d’accompagner nos lecteurs vers des romances adultes en créant une structure cohérente.

Vous avez décidé de la baptiser votre collection « Nox ». Pourquoi ? 

Dans « Nox », il y a cette notion d’obscurité qui nous plaisait bien : d’un côté rappelant les histoires sombres, de l’autre faisant référence à la nuit, ce moment propice à la lecture, cet espace de tous les possibles.

« Une production restreinte d'une douzaine de titres par an  »

L’offre de romance ne cesse de s'étoffer avec de nouveaux acteurs qui se lancent régulièrement sur le marché. Comment comptez-vous vous démarquer ? 

Le plus important pour nous est de mettre l’accent sur le travail éditorial et de se démarquer en proposant une production restreinte - une douzaine de titres par an - où chaque titre est travaillé aussi bien dans son contenu que dans sa communication.

De nombreux acteurs dirigent leurs recherches de textes vers les plateformes d’écriture comme WattPad. Est-ce aussi votre cas ? 

Pour le moment, nous n’avons pas trouvé de texte qui nous intéresse sur Wattpad mais j’ai eu un vrai coup de cœur pour un livre sur lequel je suis tombée sur une plateforme de financement participatif. L’autrice avait décidé de se lancer en autoédition mais j’ai tellement aimé son texte que je lui ai proposé de la signer chez nous.

Quels seront les autres titres auxquels s’attendre ? 

Je ne peux malheureusement pas encore tout vous dévoiler mais je peux vous parler de trois titres qui paraîtront en 2025. Une romance de l'allemande Lena Kiefer à mi-chemin entre Gossip Girl et Roméo et Juliette, un romantic suspens de Dahlia Blake qui s’ancre à Paris dans l’univers de l'espionnage avec un personnage féminin inspiré de Joséphine Baker et enfin une romance LGBT plus sombre écrite par Sheily Larash qui traite de sujets douloureux comme le deuil et la dépression. C’est une très belle romance, très dure mais très belle !

« Nos lecteurs sont les 18-35 ans, une génération qui a grandi avec Internet. On ne peut pas passer à côté.  »

L’un des autres canaux privilégiés de la romance est TikTok. En ferez-vous usage ? 

Bien sûr ! On ne va pas se mentir, aujourd'hui encore la romance est une littérature qui a besoin de se promouvoir elle-même et les réseaux sociaux sont parfaits pour ça. Par ailleurs, nos lecteurs sont les 18-35 ans, une génération qui a grandi avec Internet. On ne peut donc pas passer à côté.

Parmi les différentes branches de la romance, la Dark Romance fait polémique. Comment vous situez-vous dans le débat ? 

Aujourd’hui, on a tendance à penser que la Dark Romance induit forcément des relations hommes-femmes toxiques et malsaines mais je ne suis pas d’accord avec ça. Selon moi, le côté dark d’un récit peut aussi se retrouver ailleurs, dans l’univers ou le contexte choisi par l’auteur par exemple. Nous avons donc décidé de ne rien nous interdire mais de choisir le type de dark romance que l’on publie.

Quelles limites vous imposez-vous ? 

Nous refusons de publier une histoire qui induit un rapport de force entre l'homme et la femme et mettons un point d’honneur à la question du consentement. C’est un élément extrêmement important sur lequel nous ne ferons pas l’impasse. D’ailleurs, il y a beaucoup de textes - notamment étrangers - qu'on lit et sur lesquels nous ne nous positionnons pas à cause de cette question.

La romance a souvent été désignée comme le parent pauvre de la littérature. Avec les récents succès en librairie le regard du secteur semble changer. Qu’en pensez vous ? 

Les choses sont en train d'évoluer mais le chemin est encore long et une certaine forme de mépris persiste encore. Par exemple, ce qui est frappant dans la plupart des articles ou des interviews que l’on peut trouver à ce sujet, c’est que les médias vont plus s'intéresser au phénomène de la new romance qu’au contenu des textes et de ce qu’ils ont à dire.
 

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