Un salarié d’Amazon dans la Drôme a été licencié pour faute grave après avoir soutenu une action de blocage de son lieu de travail par des « gilets jaunes », a-t-on appris de sources concordantes, confirmant
une information de France Bleu. Dans son courrier de licenciement, dont l’AFP a eu copie jeudi, le groupe lui reproche des propos
"d’une singulière gravité" tenus le 22 novembre sur Facebook. Au total, cinq employés d'Amazon ont reçu des convocations pour des entretiens displinaires parce qu'ils avaient soutenus les gilets jaunes qui ont bloqué plusieurs fois l'accès à l'entreprise.
Seul cet employé de la plate-forme logistique d’Amazon à Montélimar, pour l'instant, a été licencié. Il y remerciait les personnes ayant participé au blocage du site
: "Franchement vous gérez, les gens, ne lâchez rien, un seul mot d’ordre, vendredi va être un “
Black Out Friday”
, ne lâchez rien je me joins à vous quand je ne travaille pas… Bloquez tout."Son employeur, en s’appuyant sur l’article L. 1222-1 du code du travail, relatif à la
« bonne foi » du salarié, lui reproche son comportement
"en opposition totale aux valeurs de l’entreprise" et ses propos qui
"constituent un manquement grave à votre obligation de loyauté."
Grève le 5 février
Lors de l’entretien préalable à la sanction, le salarié a fait valoir qu’il voulait
"remercier le mouvement des gilets jaunes sans demander explicitement de bloquer [son]
entreprise" et que ses propos sur le
« Black Out Friday » ne visaient pas Amazon en particulier mais
"toutes les entreprises de Montélimar." Le groupe y a vu au contraire une
"envie manifeste de [le]
dénigrer et de [lui]
porter préjudice." Le salarié va contester cette décision devant les prud’hommes, selon la CGT, qui a appelé à la grève le 5 février. Guillaume Reynaud, représentant du syndicat à Montélimar, explique que
« Pour nuire à son entreprise, il faut appeler ou participer au blocage, lui n’a fait que le soutenir après coup. (…)
Ici, la moitié des gens veulent bloquer Amazon de toute façon car le groupe traite mal ses employés et ne paie pas ses impôts en France." La CGT appelle à un mouvement de grève le mardi 5 février pour demander la réintégration de l'employé.
Interrogé jeudi, le groupe a répondu que
"comme dans n’importe quelle entreprise, les collaborateurs d’Amazon sont libres de participer ou d’exprimer leur soutien à un mouvement, quel qu’il soit, dans le respect des obligations qui lient tout salarié à son employeur", ajoutant qu’Amazon
"encourage la diversité des points de vue".
Dans le Nord, deux salariés du groupe ont déjà été licenciés en janvier pour avoir appelé au blocage d’une plate-forme sur les réseaux sociaux.