Depuis sa création aux Etats-Unis en 2007, en même temps que la première liseuse Kindle, la plateforme d’autoédition de livres électroniques Kindle Direct Publishing Select (KDP Select), bras éditorial d'Amazon, peine à enrayer le téléchargement illégal de ses e-books. Le géant du web a donc pris une mesure drastique : supprimer de son catalogue les ouvrages piratés. Une politique contestée par de nombreux auteurs, professionnels comme amateurs, qui dénoncent leur injuste exclusion d'une plateforme qui leur permet d'espérer se rémunérer. Une pétition de protestation, mise en ligne à l’initiative de l’écrivain américain Marlow Locker, a été signée par plus de 35 000 personnes.
Une condition d’exclusivité lunaire
Si KDP Select propose aux auteurs en autoédition 60% du montant de leurs ventes, elle exige d'eux l'exclusivité. Autrement dit, ils ne peuvent publier leur livre numérique sur une autre plateforme, sous peine de voir leurs ouvrages disparaitre du catalogue d’Amazon. Les auteurs dont les oeuvres sont piratées et mises -contre leur volonté- à disposition sur d'autres sites, subissent donc une double peine. D'une part, ils se trouvent exclus d'Amazon, et d'autre part leurs livres sont disponibles gratuitement. De quoi mettre en péril leur survie économique. Comme le dit Katherine Macdonald, autrice de six livres électroniques, « le paiement de mon hypothèque ne devrait pas dépendre du fait que j'ai été ou non victime d'un crime ».
Dans la pétition mise en ligne, les auteurs pointent donc du doigt la responsabilité d’Amazon dans la redistribution d’œuvres protégées par le droit d’auteur, exhortant la plateforme a davantage de transparence. Ils l'appellent également à une meilleure protection de leur textes et exigent qu'elle s'attaque aux responsables de la diffusion illégale de leurs œuvres.