Merci, monsieur Mérimée. Chez les Mercier − Pierre chef-d'entreprise, Pauline pharmacienne, leur fils Benjamin, 8 ans et demi −, le couple bat un peu de l'aile après dix ans de mariage. Au point qu'on parle de faire un break, et il n'est pas sûr qu'on aille passer les vacances chez Papy, veuf, installé en Corse. C'est bien dommage pour le petit garçon, car, en Corse, il y aura Emiliette, sa meilleure copine à l'école, son premier flirt, celle qui le laisse copier en classe. Pas assez en dictée, semble-t-il. Madame Pichard, la maîtresse, vient de coller un beau zéro à Benjamin. Les parents sont en émoi : comment peut-on être si nul en orthographe ? Plutôt que se fâcher, ils choisissent de montrer l'exemple : ils feront eux-mêmes la dictée. Le texte leur rappelle des souvenirs : leur première rencontre à la pharmacie, la maison des parents de Pauline en Normandie, vendue depuis... On sent entre eux beaucoup de tendresse, malgré tout.
Mais ils ont fait des fautes, et Pauline demande l'arbitrage de Jacques, un ami de son père, célèbre académicien français, que l'affaire amuse. Et puis, un jour, à la pharmacie, le vieux Monsieur Massenet, ancien professeur agrégé, leur parle de la fameuse dictée de Mérimée, dont il connaît par cœur le texte et l'histoire : elle a été inventée par l'écrivain à la demande de l'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, afin de distraire Leurs Majestés. « Un bijou d'insolence », livré à un aréopage distingué, en novembre 1857. Tout cela donne une idée à Pauline : pour le pique-nique de fin d'année de l'école, aux Buttes-Chaumont, les parents vont devoir faire la dictée de Mérimée, sous la houlette de l'académicien en grand uniforme, lequel corrigera aussi les copies. Il fait beau, on mange et on picole, il y a de la réconciliation dans l'air...
Auteur à succès de romans traduits dans plus de 20 langues et adaptés à l'écran, dont le fameux Chapeau de Mitterrand (Flammarion, 2012), Antoine Laurain a visiblement pris plaisir à imaginer cette Dictée pleine de clins d'œil, une épatante comédie familiale, drôle, tendre et subtile, qui s'adapterait parfaitement au cinéma. Et au final, l'héroïne, c'est la langue française.
La dictée
Flammarion
Tirage: 6 000 ex.
Prix: 20 € ; 158 p.
ISBN: 9782080417947