Trois semaines après la
fermeture, par décret, de 29 maisons d'édition turques, les dirigeants des grands groupes d'édition internationaux s'alarment de cette atteinte à la liberté d'expression. Mercredi 17 août, le cercle des éditeurs du PEN International, un "
groupe composé d'éditeurs qui soutiennent la promotion de la liberté d’expression, la littérature et la collaboration intellectuelle entre éditeurs, écrivains et traducteurs du monde entier", a mis en ligne sur son site une pétition de soutien à leurs "
confrères turcs".
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Le cercle des éditeurs du PEN International est très préoccupé par le fait que 29 maisons d'édition aient été obligées de fermer après le coup d'Etat manqué en Turquie le 15 juillet", indique le court texte, avant de citer le communiqué de l'Association des éditeurs turcs et de rappeler les risques de "
violations des droits de l'homme", d'
"étouffement des libertés de pensée et d'expression", ainsi que les
"pertes financières et morales irréparables" qu'induisent ces fermetures.
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Si nous reconnaissons le droit aux autorités turques d'enquêter et poursuivre les auteurs de ce coup d'Etat manqué, le cercle des éditeurs du PEN International appelle la Turquie à ne pas se servir de l'état d'urgence pour restreindre la liberté d'expression et à s'assurer que les auteurs et maisons d'édition sont en mesure d'exercer librement leur activité", poursuit le texte.
Dix premiers signataires
Dix P-DG des plus grands groupes d'édition mondiaux, parmi lesquels Arnaud Nourry d'Hachette, Markus Dohle de Penguin Random House, Carolyn Reidy de Simon & Schuster ou Iris Tupholme de HarperCollins Canada, ont déjà signé cette pétition, que sont également invités à signer tous les éditeurs souhaitant apporter leur soutien aux éditeurs turcs. Ils ont jusqu'au 23 août pour contacter le PEN International afin d'inscrire leur nom.
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Interrogé par
The Bookseller, Arnaud Nourry a de son côté directement mis en cause le président turc, Recep Tayyip Erdogan, à l'origine de la purge dans le pays depuis le coup d'Etat. "
De quoi Erdogan peut-il bien avoir peur ? Des livres ? Des opinions ? Des opinions contraires ? Croit-il que les auteurs, les éditeurs, ont joué un rôle dans le coup d'Etat ? Ou saisit-il l'occasion de réprimer ce qui reste de liberté d'expression dans son pays ? Quelle que soit sa motivation, la Turquie doit annuler le décret si elle veut encore être considérée comme une démocratie".
De son côté, Jennifer Clement, la présidente du PEN International, a souligné qu'avec "
une presse libre, l'étendue et la diversité du paysage éditorial d'un pays était le signe de sa force intellectuelle", et indiqué que le PEN espérait voir de "
nombreux autres éditeurs" apporter leur soutien.