À l’occasion des deuxièmes Rencontres nationales des métiers et de la formation en bibliothèque territoriale, organisées par le service du Livre et de la Lecture du ministère de la Culture à la Bpi le 15 novembre, Raphaële Gilbert, chargée de mission « Évolution des métiers en bibliothèque territoriale », a présenté le nouveau référentiel national des compétences des bibliothèques territoriales. Bibliothécaires recruteurs, services des ressources humaines, formateurs ou encore associations professionnelles ont participé à des concertations pour proposer les savoirs, savoir-faire et savoir-être qui permettent de suivre l’évolution des besoins des usagers.
- Citoyenneté, écologie, accessibilité et numérique
Cultiver l’esprit critique des habitants, lutter contre les infox et suivre l'évolution des réseaux sociaux, porter les valeurs du développement durable et responsable, prendre en compte les personnes en situation de handicap… Les bibliothécaires doivent maîtriser ces questions pour que les citoyens puissent s’en emparer.
- Connaître son territoire et valoriser sa bibliothèque
Comment développer un projet stratégique de lecture publique ? « Il est essentiel que l’ensemble des agents puisse participer à sa conception, se l’approprier et que le projet donne sens à l’action de chacune et chacun », précise le référentiel. Pour favoriser l’ancrage territorial de la médiathèque, celle-ci doit, par exemple, lancer des actions participatives en dehors de ses murs. Ce qui demande au préalable à bien connaître et se faire connaître des partenaires et élus de la collectivité.
- Transversalité et intelligence collective
Les personnels sont amenés à conduire des projets de plus en plus variés, en ayant une approche plus transversale et décloisonnée, fondée sur l’intelligence collective. Il faut développer une organisation de travail « apprenante », qui permet la circulation des compétences au sein des équipes. Un mode de collaboration étendu aux publics, à travers des dispositifs de co-construction.
- Savoir communiquer
« La transformation des bibliothèques dont il est question tout au long de ce référentiel est encore trop souvent méconnue par les habitants, les partenaires et parfois les décideurs territoriaux », déplore le ministère. Il s’agit donc de valoriser cette transformation, à distance notamment, en interagissant avec des communautés d’internautes sur les réseaux sociaux.
- Médiation et action culturelle
Pour que les médiateurs mènent des actions de médiation attractives, le référentiel leur propose d'être formés davantage via des « formations-actions » qui mêlent présentiel et distanciel.
- Présenter les collections de manière attractive
Le bibliothécaire modèle doit savoir éditorialiser et rendre attrayantes les collections physiques et numériques, sur internet comme dans l’espace de la bibliothèque, en utilisant par exemple des techniques de présentation des lieux commerciaux comme celles des librairies.
- Conserver les collections patrimoniales
« Toutes les bibliothèques ne disposent pas de fonds patrimoniaux, mais toutes contribuent à créer un pont entre le passé qu’elles préservent et font connaître et l’avenir qu’elles aident à mieux appréhender », constate le ministère. Créer ce pont passe par diverses formes de médiation du patrimoine – jeu vidéo, ateliers de géolocalisation, activités mêlant écriture et vidéo – et l'appel au savoir-faire des habitants.
- Lieux et espaces de la bibliothèque
Les concepteurs d'une bibliothèque doivent être attentifs à sa connexion à l’espace urbain pour assurer sa bonne visibilité, et à ce qu’elle respecte l'environnement. L’intérieur sera accueillant, modulable, favorable à la diversité des usagers, à « la cohabitation sereine des publics ». Il est donc préconisé d'« utiliser des méthodes d'aménagement des espaces issues d'autres secteurs (architecture d'intérieur, design thinking, merchandisage, co-design, etc.) et de savoir associer les habitants dans ces processus ».
Le référentiel est en constante évolution, et chacun peut en proposer des améliorations en ligne.
